C’est parti pour le tout premier récap’ actu de l’année 2025 ! Et quelle semaine pour commencer : l’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen marque un tournant historique, tandis que la suspension d’Al-Jazeera en Cisjordanie fait débat. En parallèle, la Transnistrie traverse une crise énergétique sans précédent, la Hongrie perd un milliard d’euros de fonds européens, et les tensions politiques en Moldavie continuent de monter. Bref, une semaine riche en rebondissements à explorer ensemble !
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Corée du Sud : tentative d’arrestation de l’ancien président Yoon Suk Yeol échoue dans le chaos
Le vendredi 3 janvier, des enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) ont tenté d’arrêter Yoon Suk Yeol à sa résidence de Séoul, en raison d’un mandat délivré pour sa tentative controversée d’imposer la loi martiale le 3 décembre. Cependant, cette opération, qui a duré près de six heures, a été interrompue face à la résistance acharnée de son service de sécurité.
Les enquêteurs, confrontés à une « impasse persistante » et à un dispositif de sécurité composé de gardes du corps et de militaires, ont finalement quitté les lieux bredouilles. Malgré un effectif renforcé de 2 700 policiers pour assurer l’ordre dans le quartier chic de Hannam, des altercations entre partisans du président et forces de l’ordre ont éclaté.
Retrouve notre article sur la loi martiale en Corée du Sud !
La crise politique s’aggrave
Cette tentative d’arrestation survient dans un contexte de crise politique profonde. Destitué par le Parlement le 14 décembre, Yoon Suk Yeol reste officiellement président en exercice, en attente de la confirmation de sa destitution par la Cour constitutionnelle, prévue d’ici la mi-juin. Son recours à la loi martiale, une mesure extrême visant à museler l’opposition parlementaire, avait provoqué une onde de choc dans le pays, rappelant les heures sombres de la dictature militaire sud-coréenne.
Depuis sa destitution, Yoon Suk Yeol n’a exprimé aucun remord, promettant au contraire à ses partisans de « se battre jusqu’à la fin ». Cette posture alimente les divisions au sein de la population et renforce le soutien de ses alliés ultraconservateurs, qui campent à proximité de sa résidence.
Un défi pour la démocratie sud-coréenne
Cette crise politique sans précédent met à l’épreuve les institutions démocratiques de la Corée du Sud. L’incapacité des enquêteurs à appliquer le mandat d’arrêt soulève des questions sur la primauté de la justice face à l’influence des figures politiques. De plus, le CIO dispose d’un délai jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat, laissant planer l’incertitude sur les prochaines étapes.
Les appels à une résolution pacifique se multiplient, mais la situation reste tendue. Les divisions internes et la mobilisation de partisans de Yoon Suk Yeol reflètent une polarisation politique inquiétante, menaçant la stabilité démocratique du pays.
La Transnistrie privée de gaz russe : une crise énergétique aux implications politiques majeures
La fin du transit du gaz russe via l’Ukraine a provoqué des effets dévastateurs pour la Transnistrie, région séparatiste pro-russe en Moldavie. Dépendante historiquement des approvisionnements russes, la Transnistrie s’est retrouvée sans chauffage ni eau chaude dès le 1er janvier, marquant le début d’une crise énergétique et humanitaire potentiellement explosive. Les 300 000 habitants de cette région font désormais face à un hiver sans ressources énergétiques fiables, ce qui met également sous pression le gouvernement pro-européen moldave.
Une région clé sous pression énergétique
La centrale électrique de Kuchurgan, alimentée en gaz russe et fournissant 70 % de l’électricité moldave, est à l’arrêt. Bien que des solutions temporaires, comme le passage au charbon, aient été mises en place pour une durée estimée à 50 jours, elles ne suffiront pas à éviter des coupures de courant. La Moldavie devra rapidement diversifier ses sources d’énergie, notamment en achetant de l’électricité à la Roumanie, mais cela entraînera une hausse significative des coûts, aggravant une situation économique déjà fragile.
Impacts politiques pour la Moldavie
Cette crise énergétique exacerbe les tensions politiques en Moldavie, où l’opposition pro-russe pourrait tirer parti de la flambée des prix de l’électricité pour fragiliser le gouvernement de Maia Sandu. Les élections législatives prévues en 2025 amplifient les enjeux : le mécontentement populaire face à l’inflation énergétique pourrait coûter cher au Parti action et solidarité au pouvoir, favorisant l’émergence d’une majorité pro-russe au Parlement.
La stratégie russe : déstabiliser la Moldavie
Pour Moscou, la crise énergétique en Transnistrie représente une opportunité stratégique de déstabilisation. En coupant le gaz, la Russie espère renforcer les ressentiments envers le gouvernement pro-européen de Maia Sandu. Par ailleurs, des campagnes de désinformation ciblées et un éventuel soutien économique direct à la population transnistrienne visent à maintenir une influence russe dans la région.
La Moldavie doit naviguer prudemment face à cette situation complexe. Réintégrer la Transnistrie reste un objectif de long terme, mais l’effondrement économique de la région et la présence militaire russe compliquent toute démarche immédiate. De plus, l’ajout de la population transnistrienne au corps électoral moldave pourrait bouleverser les équilibres politiques du pays. Maia Sandu et son gouvernement devront gérer cette crise avec habileté pour éviter une déstabilisation durable de la Moldavie et de sa trajectoire européenne.
La Roumanie et la Bulgarie intègrent pleinement l’espace Schengen
Cela faisait plusieurs semaines que nous en parlions, mais c’est désormais officiel : la Roumanie et la Bulgarie ont rejoint pleinement l’espace Schengen ce 1er janvier 2025, après treize ans d’attente. Cette décision marque la fin d’une longue période d’incertitude pour ces deux pays d’Europe de l’Est, membres de l’Union européenne depuis 2007, mais jusqu’alors tenus à l’écart de la libre circulation des biens et des personnes.
Retrouve notre article sur l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace Schengen !
Un moment historique pour les deux pays
Cette intégration est saluée comme un événement « historique » par les dirigeants roumains et bulgares. Depuis mars 2024, les contrôles avaient déjà été levés dans les aéroports et ports maritimes, mais les postes-frontières terrestres restaient soumis à des restrictions. La levée du veto autrichien en décembre 2024 a été déterminante pour permettre cette avancée, après des années de blocage motivées par des craintes liées à l’immigration clandestine et à la sécurité des frontières.
Des bénéfices économiques majeurs
L’intégration à Schengen devrait entraîner une augmentation significative du PIB pour les deux pays, estimée à 1%. Les transporteurs routiers, notamment, se réjouissent de la fin des longues files d’attente aux frontières, qui faisaient perdre temps et argent. Cependant, en Bulgarie, des infrastructures encore vétustes pourraient freiner ces gains économiques. Les acteurs du tourisme espèrent également une hausse des déplacements vers des destinations populaires comme la Grèce.
Renforcement des contrôles temporaires
En réponse aux préoccupations migratoires exprimées par certains États membres, des contrôles temporaires seront maintenus pendant six mois. Par ailleurs, la frontière bulgaro-turque, qui devient une frontière extérieure de Schengen, bénéficiera d’un renforcement des dispositifs de surveillance. Ces mesures visent à limiter les potentielles modifications des routes migratoires et à garantir une gestion efficace des flux migratoires.
Pour la Roumanie et la Bulgarie, cette intégration représente bien plus qu’un avantage économique. Elle met fin à un sentiment de « citoyens de second rang » souvent exploité par les partis anti-UE, et renforce leur position au sein de l’Union européenne. Alors que ces deux pays ont dû patienter malgré le respect des critères techniques depuis 2011, leur entrée dans Schengen est une reconnaissance de leurs efforts pour répondre aux exigences européennes.
L’Autorité palestinienne interdit Al-Jazeera
Mercredi 1er janvier, l’Autorité palestinienne a pris une décision controversée en suspendant la diffusion et les activités de la chaîne qatarie Al-Jazeera dans les territoires palestiniens. La chaîne est accusée par Ramallah de « désinformation », « incitation à la sédition » et « ingérence » dans les affaires internes palestiniennes. Cette décision intervient alors que les affrontements violents entre les forces de sécurité palestiniennes et des factions armées dans le camp de réfugiés de Jénine ont déjà causé une dizaine de morts.
Une décision largement critiquée
La suspension d’Al-Jazeera a suscité une condamnation immédiate. Le Hamas, rival du Fatah, a dénoncé une « violation flagrante de la liberté de la presse ». L’ONU a également exprimé sa préoccupation, qualifiant cette décision de « profondément inquiétante » et soulignant qu’elle s’inscrit dans une tendance préoccupante de restriction de la liberté d’expression en Cisjordanie. Reporters sans frontières a, de son côté, demandé l’annulation de cette mesure, qu’elle considère comme un acte de censure illégal, car non validé par une autorité judiciaire.
Un climat de répression grandissant
Al-Jazeera a dénoncé cette suspension comme une « tentative de masquer la réalité sur le terrain », particulièrement dans des zones comme Jénine. Cette décision reflète, selon le mouvement islamiste Hamas, une volonté de museler les voix critiques et d’étouffer le débat public. En réponse, l’Autorité palestinienne a déclaré que cette mesure était temporaire et conditionnée à une révision de la ligne éditoriale de la chaîne.
La suspension d’Al-Jazeera par l’Autorité palestinienne fait écho à une décision similaire prise par Israël en mai 2024, qui avait fermé les bureaux de la chaîne et interdit sa diffusion, l’accusant de servir de « porte-parole au Hamas ». Cette nouvelle interdiction dans les territoires palestiniens renforce l’impression d’un environnement de plus en plus hostile pour les médias indépendants au Moyen-Orient.
L’UE sanctionne la Hongrie avec une perte définitive d’un milliard d’euros
Pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne, un État membre, la Hongrie, a officiellement perdu une tranche de 1 milliard d’euros de fonds européens, gelés depuis 2022 en raison de manquements à l’État de droit. La Commission européenne avait activé le mécanisme de conditionnalité, destiné à garantir que les fonds européens ne soient pas utilisés de manière abusive ou dans des conditions qui enfreignent les principes fondamentaux de l’UE.
Des accusations de corruption et de manque de transparence
Bruxelles reproche au gouvernement de Viktor Orban des failles graves dans la gestion des fonds européens, notamment des pratiques opaques en matière de passation des marchés publics, des conflits d’intérêts et un manque de contrôle dans l’utilisation des subventions. La Commission avait exprimé de « graves inquiétudes » quant à la manière dont Budapest utilisait les budgets européens. Si des réformes ont été entreprises par la Hongrie, elles n’ont pas permis de répondre pleinement aux exigences européennes, entraînant la perte définitive de cette première tranche.
Un contexte politique explosif
Cette décision intervient dans un contexte économique et politique tendu pour Viktor Orban. Face à une récession économique et à des critiques croissantes sur sa gouvernance, le Premier ministre hongrois doit affronter la montée en puissance de son rival Peter Magyar, qui appelle à des élections législatives anticipées. Magyar, dont le parti devance le Fidesz dans certains sondages, promet de « ramener les milliards » que l’Union européenne « doit » à la Hongrie.
Une nouvelle épreuve pour Budapest
Outre cette perte financière, la Hongrie reste sous le coup de plusieurs autres sanctions. En plus des 19 milliards d’euros gelés, le pays est visé par la procédure de l’article 7 depuis 2018, qui pourrait théoriquement suspendre ses droits de vote au Conseil de l’UE. Cette situation reflète l’isolement croissant de Budapest au sein de l’Union, alors que d’autres États membres et institutions dénoncent les violations des normes démocratiques, notamment en matière de liberté des médias et de droits des minorités.
Cette décision marque une étape significative dans la lutte de l’Union européenne pour préserver l’État de droit parmi ses membres, tout en envoyant un avertissement clair à d’autres pays tentés par des pratiques similaires.
Cette première semaine de 2025 nous rappelle combien il est essentiel de rester à jour face à des événements qui redéfinissent sans cesse le paysage mondial. Qu’il s’agisse de bouleversements politiques, économiques ou géopolitiques, chaque nouvelle semaine apporte son lot de changements à suivre de près.
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