Cette semaine, l’actualité a été très agitée, avec des événements qui ont marqué aussi bien la scène internationale que nationale. Entre l’annulation choc de la présidentielle en Roumanie, la réouverture grandiose de Notre-Dame de Paris et les tractations géopolitiques autour de l’Ukraine, il s’est passé beaucoup de choses ! Retour sur les cinq actualités marquantes qui ont rythmé ces derniers jours.
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La chute historique du régime Assad : un tournant pour la Syrie
Le régime Assad, symbole d’un demi-siècle de dictature et de répression, s’est effondré ce 8 décembre 2024 en Syrie. Cette chute marque la fin d’une dynastie autoritaire ayant dominé le pays de manière implacable depuis 1970. En à peine douze jours, une offensive éclair des forces rebelles a bouleversé l’équilibre politique, provoquant la fuite du président Bachar al-Assad et un tournant majeur dans l’histoire du pays.
Une offensive éclair et inattendue
Lancée le 27 novembre, l’offensive a été menée par la coalition insurgée dominée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) et l’Armée nationale syrienne. Initialement limitée au nord-ouest du pays, elle a rapidement progressé, prenant des villes stratégiques comme Alep et Homs avant d’atteindre Damas. En quelques jours, les rebelles ont surmonté les défenses gouvernementales, entraînant un effondrement militaire et politique du régime.
L’abandon progressif du soutien de la Russie, préoccupée par la guerre en Ukraine, et l’affaiblissement de l’Iran, confronté à des tensions régionales, ont laissé le régime Assad sans appui. À Damas, les rebelles ont libéré des milliers de détenus politiques et symboliquement renversé les statues de la dynastie Assad, annonçant ainsi la fin d’une ère.
Le legs de 53 Ans de règne
La dynastie Assad a marqué la Syrie par un régime autoritaire instauré par Hafez al-Assad en 1970. Sous son règne, la répression des opposants, notamment lors du massacre de Hama en 1982, et l’omniprésence des services de renseignement ont consolidé un pouvoir dictatorial. Son successeur, Bachar al-Assad, arrivé au pouvoir en 2000, avait initialement suscité l’espoir de réformes. Mais le « Printemps de Damas » fut rapidement étouffé par une répression brutale, culminant avec la guerre civile déclenchée en 2011.
En treize ans, ce conflit a causé la mort de plus de 500 000 personnes, le déplacement de la moitié de la population syrienne et la destruction massive du pays. Le régime Assad, accusé de crimes de guerre et d’attaques chimiques, s’est maintenu grâce à l’aide militaire de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah, tout en plongeant le pays dans une économie de guerre alimentée par des activités illicites.
Une nouvelle ère pour la Syrie ?
La chute du régime Assad soulève désormais des questions cruciales sur l’avenir de la Syrie. Les rebelles ont proclamé « une Syrie libre » et invité les exilés à revenir au pays. Cependant, les défis restent immenses : la reconstruction économique, la réconciliation nationale et la création d’un gouvernement stable dans un pays encore marqué par des divisions ethniques et religieuses profondes. La question du terrorisme revient au centre de toutes les préoccupations.
Avec ce bouleversement historique, la Syrie entame une transition pour l’heure très incertaine. Le rôle de la communauté internationale sera déterminant pour soutenir la stabilisation du pays et éviter un nouveau cycle de violence. La chute du régime Assad restera une actualité marquante, symbole d’un tournant pour cette région stratégique du Proche-Orient. À suivre !
Chaos politique en Corée du Sud : la loi martiale et ses conséquences
La Corée du Sud traverse une crise politique majeure après la proclamation inattendue de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol le 3 décembre 2024. Cette décision, rapidement révoquée sous la pression du Parlement et des manifestations populaires, a plongé le pays dans une tourmente institutionnelle inédite depuis des décennies.
Une décision controversée
La loi martiale, imposée à la surprise générale, visait selon le président à protéger le pays contre des « forces antiétatiques » et à maintenir l’ordre public face à une opposition qu’il qualifiait de « hostile à l’État ». Cette mesure a permis le déploiement de troupes au Parlement et l’interdiction des activités politiques, suscitant immédiatement des réactions vives de l’opposition et de la population.
Le soir même, des manifestations spontanées ont éclaté devant l’Assemblée nationale, rassemblant des milliers de protestataires scandant « Non à la loi martiale ! » Pendant ce temps, 190 députés, parvenant à pénétrer dans le Parlement malgré les barricades, ont voté à l’unanimité pour bloquer cette mesure controversée, forçant Yoon Suk Yeol à lever la loi martiale après seulement six heures.
Une crise institutionnelle et populaire
Le président Yoon Suk Yeol, déjà affaibli par une cote de popularité tombée à 11 %, fait désormais face à une interdiction de quitter le territoire et à une enquête pour « rébellion ». Ce chaos politique reflète l’impasse dans laquelle se trouve son gouvernement, confronté à un Parlement dominé par l’opposition, qui bloque systématiquement ses initiatives législatives.
La situation s’est aggravée avec des accusations de corruption visant des membres de l’entourage présidentiel, dont la première dame. Ces scandales, couplés à une tentative perçue comme un « coup d’État silencieux », ont exacerbé la colère populaire. Samedi 7 décembre, près de 150 000 manifestants se sont réunis devant le Parlement, exigeant la démission de Yoon Suk Yeol, tandis que l’opposition prévoit une nouvelle motion de destitution dans les prochains jours.
Les répercussions politiques et internationales
Cette tentative infructueuse de loi martiale soulève des questions sur l’avenir de la démocratie sud-coréenne. La décision du président a été largement condamnée, y compris par des membres de son propre parti, qui qualifient cet acte de « mauvaise décision ». Sur la scène internationale, les États-Unis, le Royaume-Uni et même la Chine ont exprimé leurs préoccupations face à cette instabilité.
Alors que la Corée du Sud se remet de cette crise, les enjeux restent nombreux : préserver les institutions démocratiques, regagner la confiance du public et stabiliser un gouvernement en pleine tourmente. Cette affaire restera dans les annales comme un test critique pour la démocratie sud-coréenne, autrefois modèle dans la région.
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Motion de censure en France : la chute du gouvernement de Michel Barnier
Le 4 décembre 2024, l’Assemblée nationale française a adopté une motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire, renversant ainsi le gouvernement dirigé par Michel Barnier. Ce vote, historique par son ampleur avec 331 voix, a marqué la fin précipitée du mandat de ce Premier ministre, devenu le plus éphémère de la Ve République.
Les raisons de la motion de censure
La censure du gouvernement de Michel Barnier découle d’une conjonction de crises politiques et économiques. Le budget 2025, rejeté par l’Assemblée, symbolisait les tensions croissantes entre l’exécutif et un Parlement fragmenté. L’opposition, unie pour cette motion, a accusé le gouvernement de ne pas répondre aux attentes des Français, notamment sur la gestion des finances publiques.
Michel Barnier, bien qu’expérimenté, a été confronté à des blocages institutionnels (et politiciens) majeurs, combinés à une défiance généralisée de la classe politique restée campée chacune de son côté sur ses positions. Les trois blocs politiques (extrême gauche, centre et extrême droite), longtemps biberonnés à la majorité absolue des précédents gouvernements propre à la Vème République ne parviennent pas à réaliser des concessions efficaces pour la gouvernance du pays. Alors que d’autres pays européens parviennent à former des gouvernements de concessions, sans majorité absolue…
Les conséquences immédiates
La chute de Michel Barnier entraîne plusieurs incertitudes. Premièrement, le Premier ministre sortant doit remettre officiellement sa démission à Emmanuel Macron, qui devra rapidement nommer un successeur. Parmi les noms évoqués figurent Sébastien Lecornu, François Bayrou ou encore Bernard Cazeneuve. Toutefois, former un gouvernement stable dans une Assemblée éclatée reste une équation délicate, surtout lorsque chaque groupe politique campe sur ses positions.
Deuxièmement, le rejet du budget 2025 complique la situation financière de l’État. Si un nouveau gouvernement ne parvient pas à faire adopter un budget avant la fin de l’année, des mesures d’urgence pourraient être nécessaires, telles qu’une loi spéciale pour assurer le financement des dépenses essentielles.
Quels scénarios pour la suite ?
Plusieurs options s’offrent à Emmanuel Macron pour sortir de cette crise. Une nomination rapide d’un Premier ministre disposant d’un soutien parlementaire large est privilégiée. Cependant, la formation d’une coalition durable semble incertaine. L’idée d’un gouvernement technique, bien que discutée, manque de soutien politique pour être mise en œuvre.
La motion de censure marque un tournant dans la Ve République, soulignant la complexité de gouverner sans majorité claire dans un contexte de défiance croissante envers les institutions.
Réouverture de Notre-Dame de Paris : une diplomatie au cœur de la scène mondiale
La réouverture de Notre-Dame de Paris le 7 décembre 2024, cinq ans après l’incendie tragique qui a ravagé cette icône gothique, a été bien plus qu’un événement culturel. Symbole de résilience nationale et internationale, elle a également servi de toile de fond à une diplomatie stratégique orchestrée par Emmanuel Macron. Le président français a profité de ce moment historique pour consolider la position de la France sur la scène géopolitique mondiale, en organisant notamment une rencontre trilatérale cruciale entre les États-Unis, l’Ukraine et la France.
Une rencontre tripartite au sommet
Avant même que les portes de Notre-Dame ne s’ouvrent de nouveau, Emmanuel Macron a accueilli à l’Élysée le président élu des États-Unis Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette réunion, organisée en marge des célébrations, visait à maintenir l’engagement américain en faveur de l’Ukraine, même après la fin du mandat de Joe Biden. Trump, qui prendra ses fonctions en janvier 2025, a déjà annoncé son intention de réduire les aides massives allouées à Kiev, suscitant des inquiétudes en Europe et chez ses alliés de l’OTAN.
Zelensky a plaidé pour une « paix juste » qui garantirait la souveraineté de son pays, tandis qu’Emmanuel Macron a souligné l’importance d’un soutien collectif pour permettre à l’Ukraine de négocier en position de force face à Moscou. Le futur président américain, tout en promettant de « régler le conflit en 24 heures », a évité de s’engager clairement sur la poursuite de l’aide militaire. Cependant, cette rencontre a permis d’établir un dialogue direct entre les trois dirigeants, un fait inédit depuis l’élection de Trump.
Un événement stratégique pour la France
En réunissant une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, et de grandes personnalités économiques comme Elon Musk ou la famille Arnault, la réouverture de Notre-Dame a permis à la France de démontrer sa capacité à jouer encore un rôle central sur la scène internationale, même en pleine crise politique interne. Cette cérémonie a marqué une rare occasion pour Emmanuel Macron de détourner l’attention des troubles politiques, notamment la récente chute de son Premier ministre Michel Barnier, et de réaffirmer l’importance de la diplomatie française.
En accueillant des dirigeants de premier plan tels que Trump et Zelensky, mais aussi des représentants européens et africains, Macron a projeté une image de leadership dans un contexte mondial marqué par des tensions croissantes, de l’Ukraine au Moyen-Orient. La réunion à l’Élysée et les discussions sur l’avenir de l’Ukraine ont renforcé le rôle de la France comme acteur clé dans les négociations de paix et dans la mobilisation des alliés occidentaux.
L’annulation de la présidentielle en Roumanie : une crise démocratique inédite
La Roumanie est plongée dans une crise politique majeure après l’annulation sans précédent de son élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, qui a invoqué des irrégularités graves, notamment des accusations d’interférences russes via TikTok. Ce revers institutionnel suscite des débats houleux dans le pays, mettant en lumière des tensions profondes entre souverainisme et pro-européanisme.
Une décision explosive
Prévue pour le 8 décembre, la confrontation entre le nationaliste Calin Georgescu et la centriste pro-européenne Elena Lasconi a été annulée à la dernière minute. La Cour constitutionnelle a ordonné la reprise totale du processus électoral, citant des violations flagrantes de la transparence et de l’égalité des chances. Cette décision fait suite à des révélations sur une campagne numérique agressive, supposément financée illégalement et appuyée par des cyberattaques massives, notamment orchestrées depuis l’étranger.
Georgescu, arrivé en tête au premier tour, dénonce un « coup d’État » contre sa candidature, soutenue par des discours souverainistes et une opposition marquée à l’aide militaire à l’Ukraine. Il a appelé ses partisans à manifester symboliquement devant les bureaux de vote, tout en contestant l’annulation devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Les répercussions nationales et internationales
L’annulation de l’élection a provoqué une onde de choc en Roumanie, où des accusations de manipulation électorale suscitent une défiance croissante envers les institutions. Les partisans de Georgescu dénoncent un complot visant à priver le pays de son choix démocratique, tandis que des acteurs pro-européens, comme Elena Lasconi, appellent à préserver l’ordre constitutionnel face à ce qu’ils considèrent comme une menace à la souveraineté nationale.
Sur la scène internationale, l’incident inquiète l’Union européenne et l’OTAN, dont la Roumanie est un pilier stratégique, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Les suspicions d’interférence russe renforcent les préoccupations à Bruxelles et Washington quant à une possible dérive géopolitique de Bucarest en cas de victoire d’un candidat prorusse.
TikTok, cyberattaques et ingérences étrangères
Un volet central de cette crise réside dans le rôle du réseau social TikTok, accusé d’avoir été utilisé pour diffuser des messages populistes et prorusses en faveur de Georgescu. Les services de renseignement roumains rapportent plus de 85 000 cyberattaques sur les systèmes électoraux, exacerbant les soupçons d’une stratégie coordonnée pour influencer les résultats. Ces révélations ont conduit à des perquisitions et à une enquête sur le financement de la campagne électorale, notamment autour de transferts de fonds douteux liés à des acteurs de l’industrie des cryptomonnaies.
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Un avenir incertain pour la Roumanie
Dans un contexte de polarisation politique croissante, la Roumanie fait face à un défi majeur : restaurer la confiance dans ses institutions et organiser une nouvelle élection perçue comme équitable et transparente. Le président Klaus Iohannis, pro-européen, a salué la décision de la Cour constitutionnelle comme une étape nécessaire, mais les critiques pointent une paralysie politique et une montée des tensions sociales.
Entre crises, célébrations et négociations, cette semaine a montré à quel point les enjeux du moment sont variés et déterminants pour l’avenir. Que ce soit en Roumanie, à Paris ou encore en Corée, l’histoire s’écrit à chaque instant. Reste connecté pour suivre avec nous les prochaines grandes actualités ! Abonne-toi à notre compte Instagram pour ne rien manquer !
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