Pour ce dernier récap de février, on revient sur cinq actualités majeures qui ont marqué le monde cette semaine. Entre le conflit diplomatique entre la France et l’Algérie sur les accords migratoires, la condamnation du président de l’entité serbe de Bosnie Milorad Dodik, l’inculpation du candidat d’extrême droite en Roumanie Calin Georgescu, l’extradition de 29 narcotrafiquants mexicains vers les États-Unis et la reprise des recherches du vol MH370 onze ans après sa disparition, l’actualité internationale a été marquée par des tensions et des enjeux majeurs cette semaine. Décryptons ensemble ces cinq événements marquants.
À lire aussi, notre dernier recap’hebdo pour développer ta culture générale ! L’actualité te permet d’enrichir une copie en géopolitique ou en ESH par exemple. D’ailleurs, consulte également notre article sur Trump qui souhaite s’emparer du Groenland !
Crise diplomatique entre la France et l’Algérie : les accords migratoires au cœur des tensions
Les relations entre Paris et Alger connaissent un regain de tensions autour des accords de 1968 qui régissent le séjour et la circulation des Algériens en France. Alors que François Bayrou a annoncé un réexamen de ces accords sous un délai de six semaines, le gouvernement algérien a immédiatement réagi en rejetant toute remise en cause unilatérale et en menaçant d’appliquer des mesures de réciprocité immédiates.
Un réexamen des accords annoncé par Paris
La décision du gouvernement français intervient dans un climat marqué par l’attaque de Mulhouse, où un ressortissant algérien sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) a été impliqué. Paris reproche à Alger d’avoir refusé quatorze fois la réadmission de ce ressortissant, ce qui alimente un débat sur la coopération entre les deux pays en matière d’expulsions.
Face à cette situation, François Bayrou a annoncé que la France allait demander une révision de ces accords et transmettre une liste « d’urgence » de personnes à expulser. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où la droite et l’extrême droite françaises réclament un durcissement des politiques migratoires et une remise en cause des privilèges accordés aux Algériens.
Le Premier Ministre n’exclut pas non plus la possibilité d’une dénonciation pure et simple des accords si aucun compromis n’est trouvé dans les semaines à venir. Une telle décision, qui mettrait fin aux facilités accordées aux ressortissants algériens pour séjourner et travailler en France, marquerait une rupture sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie.
L’Algérie tente de répliquer avec fermeté
En réponse aux annonces de Paris, le ministère algérien des Affaires étrangères a immédiatement rejeté ce qu’il qualifie de « menaces » et « d’ultimatums ». Alger insiste sur le fait qu’elle « n’aurait pris l’initiative d’aucune rupture » et dénonce une tentative de pression jugée inacceptable.
Face à la perspective d’un réexamen des accords de 1968, le gouvernement algérien a averti qu’il appliquerait une réciprocité stricte et immédiate à toute restriction imposée par la France. Cette déclaration sous-entend que d’autres accords bilatéraux pourraient être remis en cause, notamment dans les domaines économique et commercial.
L’Algérie accuse également la classe politique française, et en particulier l’extrême droite, d’instrumentaliser la question migratoire à des fins électorales. Elle considère que ces tensions sont attisées par une « extrême droite française revancharde et haineuse » qui cherche à alimenter une crise entre les deux pays.
Un climat diplomatique déjà sous tension
Cette crise ne fait qu’aggraver des relations déjà fragilisées entre Paris et Alger. L’année dernière, la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental avait provoqué la colère des autorités algériennes, qui y avaient vu un déséquilibre diplomatique en faveur du Maroc.
Plus récemment, l’expulsion d’influenceurs algériens et l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal ont également contribué à envenimer la relation bilatérale.
Présidentielle en Roumanie : Calin Georgescu inculpé après l’annulation du scrutin
La Roumanie traverse une crise politique sans précédent après l’annulation du premier tour de la présidentielle de novembre dernier, entaché de soupçons d’ingérence russe. Le candidat d’extrême droite Calin Georgescu, arrivé en tête du scrutin avant son annulation, a été inculpé le 26 février par le parquet de Bucarest pour de nombreuses infractions, notamment des fausses déclarations sur le financement de sa campagne et l’organisation d’un groupe raciste.
Un scrutin annulé sur fond de soupçons d’ingérence russe
L’élection présidentielle roumaine du 24 novembre dernier avait vu Calin Georgescu s’imposer au premier tour, un résultat qui a immédiatement été remis en question par des accusations d’ingérence étrangère. Selon plusieurs enquêtes, le candidat aurait bénéficié d’une vaste campagne de soutien illégale sur TikTok, orchestrée en partie depuis l’étranger.
Face à ces révélations, la Cour constitutionnelle a pris une décision rarissime en Europe en annulant purement et simplement le scrutin le 6 décembre. La Commission européenne a depuis ouvert une enquête pour déterminer l’ampleur de cette ingérence et son impact sur l’élection. Calin Georgescu, qui contestait cette annulation, avait saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en janvier, mais sa requête a été rejetée.
Des accusations multiples contre le candidat d’extrême droite
Calin Georgescu a été inculpé pour une longue liste d’infractions, incluant la communication de fausses informations, l’incitation à des actions anticonstitutionnelles, l’organisation d’un groupe raciste et l’apologie de crimes de guerre. Le parquet l’accuse également d’avoir dissimulé l’origine des fonds de sa campagne électorale et d’avoir fourni de fausses déclarations sur son patrimoine.
Mercredi 26 février, la police a intercepté sa voiture et l’a conduit sous escorte au bureau du procureur général. Parallèlement, des perquisitions ont été menées dans plusieurs villes du pays, renforçant la pression judiciaire autour de sa candidature. Devant les locaux du parquet, des centaines de partisans se sont rassemblés, scandant « Georgescu président ! » et dénonçant un « coup d’État judiciaire ».
Placé sous contrôle judiciaire, il lui est désormais interdit de quitter le territoire roumain, d’utiliser ses réseaux sociaux ou de porter une arme. Il devra également se présenter régulièrement à la police.
Un soutien inattendu et des tensions politiques croissantes
Alors que son inculpation fait grand bruit en Roumanie, elle a également suscité des réactions à l’international. Le milliardaire Elon Musk, qui avait déjà exprimé son soutien à Georgescu ces dernières semaines, a dénoncé son arrestation sur X, qualifiant la situation de « n’importe quoi ». De son côté, le Premier Ministre roumain Marcel Ciolacu a appelé la justice à apporter des preuves solides pour justifier cette inculpation dans un contexte électoral aussi tendu.
Dans le camp de l’extrême droite, l’autre figure de ce courant en Roumanie, George Simion, a appelé la population à « ne pas rester les bras croisés » et à manifester contre ce qu’il qualifie de « vol électoral ». Pendant ce temps, l’organisation du nouveau scrutin, prévu pour les 4 et 18 mai, reste incertaine, alors que les tensions politiques ne cessent de s’accroître.
Face aux menaces douanières, le Mexique extrade 29 narcotrafiquants vers les États-Unis
Sous la pression de Washington, le gouvernement mexicain a annoncé le 27 février l’extradition exceptionnelle de 29 narcotrafiquants présumés vers les États-Unis. Cette décision intervient alors que Donald Trump menace d’imposer une taxe de 25 % sur les exportations mexicaines, accusant Mexico de ne pas en faire assez contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine.
Lis notre article sur la suspension des sanctions contre la Colombie par Trump !
Une extradition massive sous pression américaine
Depuis plusieurs semaines, la Maison Blanche accuse le Mexique d’être trop laxiste dans sa lutte contre les cartels et le fentanyl, qui cause des milliers de morts aux États-Unis. Face à ces accusations, le président mexicain a pris la décision spectaculaire d’extrader 29 suspects vers les États-Unis, marquant un geste fort en faveur de la coopération bilatérale.
Parmi les extradés figure Rafael Caro Quintero, ancien baron du cartel de Guadalajara et ennemi juré de la DEA depuis quatre décennies. Son arrestation et son transfert vers New York ont été salués par les autorités américaines, qui le recherchaient pour l’assassinat en 1985 de l’agent anti-drogue Enrique « Kiki » Camarena. Avec lui, plusieurs figures majeures des cartels mexicains, dont des membres du cartel Jalisco Nueva Generación et du cartel « Z », ont été livrés à la justice américaine.
Un rapport de force entre Washington et Mexico
Ces extraditions s’inscrivent dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump adopte une posture intransigeante vis-à-vis du Mexique, menaçant d’imposer des sanctions économiques si le gouvernement mexicain ne durcit pas sa politique contre les cartels. La menace d’une taxe de 25 % sur les exportations mexicaines, qui pourrait frapper durement l’économie du pays, a sans doute joué un rôle clé dans cette soudaine coopération.
De son côté, le gouvernement mexicain insiste sur le fait que cette action « s’inscrit dans le cadre des travaux de coordination et de coopération bilatérale », mettant en avant une volonté de préserver des relations stables avec son principal partenaire commercial. La Maison Blanche, quant à elle, se félicite de cette opération, qu’elle présente comme une preuve de sa politique de fermeté face aux groupes criminels transnationaux.
Une coopération fragile et des tensions persistantes
Si cette vague d’extraditions semble marquer une avancée dans la lutte contre le narcotrafic, elle ne dissipe pas pour autant les tensions entre les deux pays. Washington continue de réclamer davantage d’actions contre les cartels, notamment en ce qui concerne le trafic de fentanyl, tandis que Mexico reproche aux États-Unis leur incapacité à contrôler la vente d’armes, qui alimente la violence sur son territoire.
Par ailleurs, plusieurs des suspects extradés risquent la peine de mort aux États-Unis, un point sensible pour le Mexique qui interdit l’exécution de ses ressortissants. Selon les garanties données par Washington, les peines capitales ne seront pas appliquées, mais cette question continue de susciter des débats au sein du gouvernement mexicain.
Malaysia Airlines : reprise des recherches du vol MH370, 11 ans après sa disparition
Onze ans après la mystérieuse disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, une nouvelle opération de recherche a été lancée dans l’océan Indien. La société spécialisée Ocean Infinity, qui avait déjà exploré la zone en 2018, reprend les investigations avec des moyens technologiques améliorés, dans l’espoir de résoudre l’un des plus grands mystères de l’aviation civile.
Une mission confiée à Ocean Infinity pour une nouvelle zone de recherche
Le gouvernement malaisien a officialisé le 25 février la relance des recherches du Boeing 777, disparu en mars 2014 alors qu’il reliait Kuala Lumpur à Pékin. Cette fois encore, la mission est confiée à Ocean Infinity, une entreprise spécialisée dans l’exploration des fonds marins.
Un contrat de 70 millions de dollars a été conclu entre la Malaisie et la société, mais selon les termes de l’accord, aucun paiement ne sera effectué si l’épave de l’appareil n’est pas retrouvée. Les équipes vont concentrer leurs efforts sur une zone de 15 000 kilomètres carrés dans le sud de l’océan Indien, jugée plus crédible que les précédentes après de nouvelles analyses de données.
Depuis fin février, le navire Armada 78 06, équipé des dernières technologies en matière de robotique sous-marine, est déjà en opération sur place. La période idéale pour ces recherches se situe entre janvier et avril, ce qui laisse une fenêtre d’intervention optimale pour les équipes d’Ocean Infinity.
Des années d’investigations et peu de résultats concrets
Depuis la disparition du MH370 avec 239 personnes à bord, plusieurs campagnes de recherche ont été menées sans succès. L’Australie avait organisé l’une des plus vastes opérations de l’histoire de l’aviation, explorant 120 000 kilomètres carrés de fonds marins, mais aucun élément crucial n’avait été retrouvé.
Seuls quelques débris ont été récupérés au fil des années, notamment sur l’île de La Réunion et sur les côtes africaines. En 2018, Ocean Infinity avait déjà été sollicitée pour une première campagne d’investigation, mais malgré l’utilisation de drones sous-marins capables d’atteindre 6 000 mètres de profondeur, l’épave du Boeing 777 n’avait pas été localisée.
L’une des hypothèses les plus souvent avancées reste celle d’un acte délibéré du pilote Zaharie Ahmad Shah, bien que l’enquête malaisienne de 2018 ait uniquement conclu à des anomalies dans le contrôle aérien et à une modification manuelle de la trajectoire de l’avion. Aucune certitude n’a pu être établie à ce jour sur les causes exactes de la disparition.
Un espoir pour les familles des disparus, mais un défi immense
L’annonce de la reprise des recherches a suscité des réactions émues parmi les familles des victimes. Après des années d’attente et d’incertitudes, de nombreux proches espèrent que cette nouvelle tentative permettra enfin d’apporter des réponses.
Malgré l’enthousiasme suscité par cette relance des recherches, l’opération reste un défi colossal. L’immensité de l’océan Indien et les incertitudes sur la trajectoire finale de l’avion rendent toute découverte incertaine.
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