Cette semaine, l’actualité a été marquée par des tensions géopolitiques accrues, des bouleversements économiques et des décisions politiques majeures. De l’effondrement tragique d’une mine au Mali à l’interdiction de l’IA chinoise DeepSeek en Corée du Sud, en passant par la prise de Bukavu par les rebelles du M23 en RDC, chaque actualité illustre les bouleversements qui façonnent notre époque. La Conférence de Munich sur la sécurité a également souligné les fractures transatlantiques, tandis que Donald Trump et Narendra Modi ont annoncé un rééquilibrage commercial entre les États-Unis et l’Inde. Retour sur ces faits marquants qui continuent d’influencer l’actualité mondiale.
À lire aussi, notre dernier recap’hebdo pour développer ta culture générale ! L’actualité te permet d’enrichir une copie en géopolitique ou en ESH par exemple. D’ailleurs, consulte également notre article sur Trump qui souhaite s’emparer du Groenland !
L’attaque à la voiture-bélier à Munich : un acte terroriste en pleine campagne électorale
Jeudi 13 février, Munich a été le théâtre d’une attaque meurtrière lorsqu’un homme de 24 ans, demandeur d’asile afghan, a lancé sa voiture sur une manifestation syndicale. Deux personnes, une mère et sa fille de deux ans, ont perdu la vie, et 37 autres ont été blessées. Ce drame, survenu à quelques jours des élections législatives allemandes, a ravivé les débats sur l’immigration et la sécurité.
Cet événement nous fait forcément penser à l’attentat de Magdebourg dont nous vous avions parlé en décembre.
Un attentat revendiqué pour des motifs religieux
L’attaque s’est produite vers 10h30 lors d’une manifestation organisée par le syndicat Verdi. Le conducteur a percuté l’arrière du cortège, blessant gravement plusieurs manifestants. Arrêté sur place après qu’un policier a tiré sur le véhicule, le suspect, Farhad N, a rapidement revendiqué son geste, invoquant des motivations religieuses et islamistes. L’homme, dont la demande d’asile avait été rejetée, était pourtant toléré en Allemagne, travaillant comme vigile.
Une onde de choc politique
Cet attentat a immédiatement provoqué des réactions politiques. Olaf Scholz a promis une expulsion rapide du suspect, tandis que Nancy Faeser, Ministre de l’Intérieur, a appelé à une application stricte des lois d’expulsion, même vers l’Afghanistan. Avec des élections prévues le 23 février, la sécurité et l’immigration deviennent des enjeux centraux, alimentant les discours de l’extrême droite et des conservateurs.
L’attaque a ravivé les tensions autour de la politique migratoire allemande. L’AfD, parti d’extrême droite, a intensifié ses appels à un durcissement des lois migratoires, tandis que Friedrich Merz, favori des sondages, a promis de rétablir l’ordre. Cette attaque a également suscité des réactions internationales, l’ONU appelant à la vigilance face à la montée de la violence liée aux extrémismes.
Cette tragédie souligne les défis auxquels l’Allemagne est confrontée, et son impact sur l’échiquier politique pourrait être déterminant à quelques jours d’un scrutin crucial.
La chute de Bukavu : nouvelle avancée des rebelles du M23 en RDC
Deux semaines après avoir couvert l’escalade du conflit entre la RDC et le Rwanda, la situation s’aggrave avec la prise de Bukavu par le M23. Après Goma fin janvier, les rebelles soutenus par Kigali contrôlent désormais la deuxième plus grande ville de l’est de la RDC, marquant une expansion significative de leur territoire et un nouveau revers pour le président Félix Tshisekedi.
Découvre notre article sur le sujet !
Une avancée rapide et une ville en chaos
Vendredi, les rebelles du M23 ont d’abord pris l’aéroport de Bukavu avant de s’emparer de la ville dimanche, suscitant la panique parmi les habitants. Tandis qu’une partie de la population applaudissait les combattants, espérant plus de sécurité que sous l’armée congolaise, des milliers d’autres fuyaient vers le Burundi, entraînant une crise humanitaire. Le retrait précipité des forces armées congolaises a laissé place à des scènes de pillages et de violences, rendant la situation chaotique.
La prise de Bukavu, ville clé pour le commerce et l’exploitation des ressources, dont le coltan essentiel aux technologies modernes, renforce considérablement la position du M23. Cette avancée soulève des craintes quant à une possible marche sur Kinshasa, la capitale.
Réactions nationales et internationales
Le gouvernement congolais a dénoncé une « violation flagrante » de sa souveraineté par le Rwanda, qu’il accuse de soutenir activement le M23 en fournissant armes et troupes. Kinshasa, par la voix du président Félix Tshisekedi, a promis de restaurer l’ordre, mais peine à obtenir un soutien militaire efficace. L’Union africaine et l’ONU ont appelé au retrait immédiat des rebelles, avertissant du risque de « balkanisation » de la RDC si le conflit perdure.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne, alarmés par l’occupation de Bukavu, menacent de sanctions contre Kigali et les responsables du M23. Cependant, Paul Kagame continue de nier toute implication, malgré des preuves accablantes, et les rebelles refusent de se retirer, défiant ouvertement les pressions internationales.
Un tournant pour la stabilité régionale ?
Avec le contrôle de Bukavu et du lac Kivu, axe stratégique pour le transport et le commerce, le M23 devient une force incontournable dans l’est de la RDC. Cette prise pourrait encourager d’autres groupes armés à intensifier leurs actions, tandis que les voisins comme l’Ouganda et le Burundi déploient déjà des troupes en soutien à Kinshasa. L’ONU craint une escalade menant à un conflit régional à grande échelle, soulignant la nécessité urgente de négociations. Mais face à la fermeté du M23 et à l’implication rwandaise, la stabilité de la région reste plus que jamais incertaine.
Un tournant majeur dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Inde : Trump et Modi s’engagent
Les relations commerciales entre les États-Unis et l’Inde entrent dans une nouvelle phase, marquée par l’annonce de négociations pour rééquilibrer les échanges. Donald Trump et Narendra Modi, affichant une complicité renouvelée, se sont engagés à corriger le déficit commercial de près de 100 milliards de dollars qui désavantage Washington.
Un partenariat stratégique renforcé et des ventes militaires accrues
La rencontre entre Trump et Modi a marqué une étape clé dans la coopération entre les deux nations. Trump a annoncé une augmentation significative des ventes d’armes à l’Inde, incluant les avions de combat F-35, considérés comme un atout technologique essentiel. Pour l’Inde, confrontée aux tensions croissantes avec la Chine et le Pakistan, cet accord renforce sa capacité militaire. En parallèle, des discussions ont porté sur l’importation de pétrole et de gaz américains, consolidant l’interdépendance économique et offrant à l’Inde une diversification de ses sources d’énergie.
Droits de douane réciproques et concessions indiennes
Le président Trump a souligné l’importance d’une politique de droits de douane réciproques, dénonçant les barrières commerciales élevées imposées par l’Inde. Narendra Modi, bien que défendant les intérêts économiques de son pays, a accepté des concessions notables, dont le rapatriement de 110 migrants indiens expulsés. Cette mesure symbolique vise à démontrer la volonté de l’Inde de maintenir des relations stables et prospères avec les États-Unis, malgré les tensions commerciales latentes.
Une alliance stratégique face aux défis régionaux
La réunion a mis en avant l’importance de l’alliance Quad, regroupant les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie, pour faire face à l’influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique. L’implication d’Elon Musk, allié technologique de Trump, souligne l’intérêt commun pour des collaborations innovantes. Cette alliance, renforcée par des partenariats technologiques et militaires, pourrait remodeler l’équilibre géopolitique régional, plaçant l’Inde et les États-Unis en acteurs clés de la stabilité en Asie.
Conférence de Munich : une fracture transatlantique et des tensions croissantes
La Conférence de Munich sur la sécurité, qui s’est tenue du 14 au 16 février, a marqué un tournant dans les relations entre l’Europe et les États-Unis. Ce sommet annuel, habituellement centré sur la coopération transatlantique, a révélé des fractures profondes, exacerbées par les prises de position de l’administration Trump et la guerre en Ukraine.
Un discours musclé de J.D. Vance et des tensions ouvertes
Le vice-président américain J.D. Vance a surpris l’auditoire en consacrant son discours non pas à la guerre en Ukraine, mais à une critique acerbe des politiques européennes. Il a dénoncé un « recul des valeurs fondamentales » en Europe, citant des exemples comme l’annulation controversée de la présidentielle en Roumanie et des restrictions sur la liberté d’expression au Royaume-Uni. Ses propos ont provoqué une onde de choc, de nombreux dirigeants européens rejetant ces accusations et dénonçant une ingérence américaine dans les affaires internes du continent.
Les critiques de Vance sur l’immigration ont également ravivé les tensions. Il a pointé l’attaque récente à Munich comme exemple de l’échec des politiques migratoires européennes, appelant l’Europe à un changement radical. Ses déclarations ont été perçues comme un soutien implicite aux mouvements populistes européens, accentuant les divisions internes au sein de l’Union européenne.
Une inquiétude croissante face à Poutine et un soutien incertain de Trump
Alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase critique, la conférence a révélé une profonde inquiétude quant à la position de l’administration Trump. Donald Trump, qui a récemment discuté avec Vladimir Poutine, semble favoriser une approche plus conciliante, suscitant des craintes d’une paix imposée qui affaiblirait l’Ukraine. Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont insisté sur l’importance de maintenir un soutien ferme à Kyiv, rappelant que tout accord sans l’Ukraine serait inacceptable.
La présence de Volodymyr Zelensky à Munich a souligné cette urgence. Il a réitéré son appel à une aide accrue et à des garanties de sécurité solides, tout en exprimant ses doutes sur les intentions réelles de Trump. L’idée d’une Europe autonome sur le plan de la défense a été largement débattue, mais les divergences entre États membres persistent.
Une Europe en quête d’unité et de solutions
Face à ces défis, les dirigeants européens ont convenu de se réunir en urgence à l’Élysée pour discuter de la sécurité collective et des réponses à apporter. La conférence a mis en lumière un besoin urgent pour l’Europe de renforcer son autonomie stratégique, tout en maintenant des relations complexes avec une administration américaine imprévisible. Les débats ont également porté sur la nécessité d’accroître les dépenses de défense et de développer des capacités militaires indépendantes. La fracture transatlantique apparue à Munich marque un tournant, laissant présager des ajustements majeurs dans la politique de sécurité européenne.
La Corée du Sud interdit Deepseek : les enjeux de la protection des données
La Corée du Sud a annoncé le retrait de Deepseek, le chatbot chinois d’intelligence artificielle, des boutiques d’applications locales. Cette décision intervient dans un contexte de méfiance accrue envers les technologies chinoises et de préoccupations croissantes concernant la protection des données personnelles.
Consulte notre article sur Stargate, DeepSeek et Lucie !
Une décision motivée par des préoccupations sur les données
Depuis son lancement en janvier 2025, Deepseek a suscité des inquiétudes en raison de sa gestion des données. Le régulateur sud-coréen, la Commission chargée de la protection des données personnelles, a souligné des manquements admis par la société chinoise. Le retrait vise à examiner les pratiques de l’entreprise et à garantir leur conformité aux lois locales. Entre-temps, les utilisateurs actuels sont invités à rester prudents.
Un écho mondial : la crainte d’une utilisation abusive des données
Deepseek a impressionné par sa capacité à rivaliser avec des géants comme OpenAI, mais son origine chinoise alimente les suspicions. Des pays comme Taïwan, l’Australie, et l’Italie ont déjà pris des mesures similaires, invoquant des risques de sécurité nationale. La mention d’une possible transmission des données à des tiers, même si comparable à celle de ChatGPT, inquiète par le potentiel d’accès des autorités chinoises.
Pékin a rapidement réagi, appelant à ne pas politiser les questions technologiques et assurant que les entreprises chinoises respectent les lois locales. Cependant, le retrait de Deepseek en Corée du Sud s’inscrit dans une dynamique mondiale où la méfiance envers les outils numériques chinois se renforce, alimentant une compétition technologique intense et une guerre économique sous-jacente.
Effondrement tragique d’une mine d’or au Mali : au moins 48 morts dans la région de Kayes
L’effondrement d’une mine d’or illégalement exploitée à Bilaly Koto, dans l’ouest du Mali, a causé la mort d’au moins 48 personnes le samedi 15 février 2025. Ce drame, qui touche une région déjà marquée par des accidents fréquents liés à l’orpaillage, met en lumière les conditions précaires dans lesquelles opèrent de nombreux travailleurs.
Un site illégal prisé malgré les dangers
La mine, autrefois exploitée par une entreprise chinoise avant d’être abandonnée, était devenue un lieu d’attrait pour des centaines d’orpailleurs artisanaux. Principalement des femmes figuraient parmi les victimes qui ont été ensevelies après l’effondrement du site.
Ce drame rappelle celui survenu il y a un an, où plus de 70 personnes avaient trouvé la mort dans des circonstances similaires dans le sud du pays.
Une exploitation artisanale à haut risque
L’exploitation illégale des mines d’or au Mali est courante, notamment dans la région de Kayes, riche en ressources aurifères. De nombreux orpailleurs, souvent issus de pays voisins comme la Guinée ou le Sénégal, s’aventurent dans ces mines abandonnées, prenant des risques considérables sans équipement ni protection adéquats.
Le gouvernement malien, bien que conscient de la situation, peine à réguler ces activités, malgré l’adoption d’un nouveau code minier en août 2023 visant à renforcer le contrôle sur l’exploitation minière.
Une tragédie qui illustre un problème récurrent
L’orpaillage artisanal, bien qu’illégal, représente un moyen de subsistance pour des milliers de personnes dans la région. Cependant, les infrastructures vétustes et l’absence de normes de sécurité rendent ces sites particulièrement dangereux. L’économie malienne, largement dépendante du secteur minier qui contribue à un quart du budget national, doit encore trouver un équilibre entre exploitation légale par les grandes compagnies et gestion sécurisée de l’orpaillage artisanal.
Cette semaine a mis en lumière des défis complexes allant de la sécurité régionale en Afrique aux tensions économiques et technologiques en Asie et en Occident. Alors que le monde navigue entre crises et négociations, chaque événement façonne un peu plus les relations internationales et les politiques nationales. Reste connecté pour suivre avec nous les prochaines actualités mondiales et comprendre les enjeux qui dessineront notre avenir commun !
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