Cette semaine, l’actualité a été marquée par des tensions géopolitiques accrues, des bouleversements économiques et des décisions politiques majeures. Entre l’escalade du conflit entre la RDC et le Rwanda, les mesures du Mexique pour intégrer les migrants expulsés des États-Unis, et les irrégularités électorales dénoncées au Mozambique, le paysage mondial évolue rapidement. Dans le domaine technologique, Nvidia a connu une chute historique en Bourse, tandis qu’en Amérique latine, Daniel Ortega et Rosario Murillo ont consolidé leur pouvoir absolu au Nicaragua. Retour sur ces cinq événements qui façonnent l’actualité de la semaine.
À lire aussi, notre dernier recap’hebdo pour développer ta culture générale ! L’actualité te permet d’enrichir une copie en géopolitique ou en ESH par exemple. D’ailleurs, consulte également notre article sur Trump qui souhaite s’emparer du Groenland !
Le conflit entre la RDC et le Rwanda : une escalade inquiétante
Le conflit entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a connu un regain de tensions majeur ces dernières semaines, avec une intensification des combats autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le groupe rebelle du M23, soutenu par Kigali, a considérablement avancé ses positions, encerclant quasiment la ville et provoquant la fuite de milliers de civils. Face à cette menace grandissante, la RDC a rappelé ses diplomates en poste au Rwanda, dénonçant une « guerre déclarée » par son voisin.
Selon les Nations unies, entre 3 500 et 4 000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23, confirmant ainsi les accusations répétées de Kinshasa. Cette situation a poussé l’ONU à convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, avançant sa date face au risque d’une déstabilisation régionale accrue.
Un enjeu géopolitique et économique
L’est de la RDC est une région stratégique, riche en coltan, un minerai essentiel pour la fabrication des batteries de téléphones et de véhicules électriques. Selon l’ONU, le M23 génère 800 000 dollars par mois en taxant l’extraction du coltan, dont une partie serait directement acheminée au Rwanda. Cet aspect économique renforce les soupçons sur les motivations réelles de Kigali dans ce conflit.
Sur le terrain, les rebelles du M23 utilisent un équipement militaire sophistiqué, incluant des missiles guidés israéliens et des technologies de brouillage GPS, empêchant l’armée congolaise d’utiliser ses drones. Ces moyens technologiques avancés attestent du soutien actif du Rwanda, bien que Paul Kagame continue de nier toute implication.
Réactions internationales et appels à la désescalade
Face à la détérioration de la situation, plusieurs puissances internationales ont pris position. Emmanuel Macron a exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises, tandis que le Royaume-Uni a menacé Kigali de suspendre son aide financière d’1,2 milliard d’euros si son soutien au M23 se poursuivait.
La France, plus prudente en raison de son passif historique avec Kigali, a néanmoins haussé le ton. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a appelé les forces rwandaises à « quitter instamment » le territoire congolais, tout en évitant d’évoquer d’éventuelles sanctions.
Un risque d’embrasement régional
La chute possible de Goma aux mains du M23 représente un tournant majeur dans ce conflit, avec un risque accru de guerre régionale. Le président congolais Félix Tshisekedi a déjà rompu les relations diplomatiques avec le Rwanda, tandis que l’Union africaine et l’Union européenne appellent à une cessation immédiate des hostilités.
Pour l’instant, la médiation de la Communauté de l’Afrique de l’Est peine à produire des résultats, Kigali continuant de justifier son intervention par la nécessité de protéger sa sécurité nationale face aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu actif en RDC.
Le Mexique promet 50 000 emplois pour les migrants expulsés des États-Unis
Face aux expulsions massives de migrants par les États-Unis, le Mexique a annoncé un plan de réinsertion professionnelle destiné à ses ressortissants rapatriés. 50 000 emplois seront créés grâce à un partenariat entre 70 entreprises privées, mexicaines et américaines. Cette initiative, dévoilée lors d’une réunion le 28 janvier 2025, vise à offrir une alternative digne aux migrants renvoyés de l’autre côté de la frontière.
Une réponse aux politiques migratoires de Donald Trump
Depuis l’investiture de Donald Trump, plus de 6 000 Mexicains ont déjà été expulsés, et la Maison-Blanche promet d’accélérer les renvois. Washington a instauré une « urgence nationale » à la frontière et réactivé le programme « Quedate en Mexico » obligeant les demandeurs d’asile à patienter au Mexique. Ce programme, déjà appliqué entre 2019 et 2021, avait provoqué une saturation des refuges frontaliers, une situation qui pourrait se répéter.
Des défis pour le marché de l’emploi mexicain
Si cette annonce semble être une solution, elle s’inscrit dans un contexte économique fragile. Le marché du travail mexicain peine déjà à absorber sa main-d’œuvre locale, et l’intégration des rapatriés risque d’être complexe. Le programme « México te abraza », lancé par la présidente Claudia Sheinbaum, inclut également un accès à la sécurité sociale et un soutien logistique pour aider les migrants à retrouver leur région d’origine.
Une frontière sous pression et des menaces sécuritaires
Avec la multiplication des expulsions, les villes frontalières mexicaines comme Tijuana et Ciudad Juárez craignent un afflux massif de migrants. Les autorités locales s’organisent pour éviter une crise humanitaire, mais les ONG alertent sur la vulnérabilité des migrants, souvent ciblés par les cartels et exploités dans des réseaux criminels.
Mozambique : des irrégularités pointées par l’UE lors du scrutin d’octobre
Le Mozambique fait face à une vive contestation après le scrutin présidentiel d’octobre 2024, marqué par des accusations de fraudes électorales en faveur du Frelimo, parti au pouvoir depuis près de 50 ans. Dans son rapport final publié le 30 janvier 2025, la mission d’observation de l’Union européenne a relevé des cas de modification frauduleuse des résultats, de bourrage d’urnes et de suppression de votes de l’opposition.
Selon les observateurs, si le déroulement du vote n’a pas présenté de défaillances systémiques, la phase de dépouillement a manqué de transparence, avec des irrégularités constatées au niveau des districts, où les écarts de comptage bénéficiaient systématiquement au Frelimo.
Un climat de tensions et une répression violente
L’annonce des résultats, donnant 65 % des voix au président Daniel Chapo, a provoqué une vague de manifestations à l’appel de Venancio Mondlane, leader du parti d’opposition Podemos. La répression menée par les forces de sécurité a été particulièrement violente, avec un bilan de plus de 300 morts, 630 blessés et 4 230 arrestations, selon l’ONG locale Plataforma Decide.
Le rôle des forces de l’ordre a été pointé du doigt par l’UE, qui accuse le gouvernement d’avoir utilisé des méthodes brutales pour étouffer la contestation. L’opposition dénonce un régime de plus en plus autoritaire, alors que Mondlane lui-même a dû quitter le pays fin octobre après l’assassinat de son avocat.
Une réforme électorale demandée par l’UE
Face à ces accusations, la mission de l’UE recommande une refonte complète de l’administration électorale, afin d’améliorer son intégrité et son impartialité. Le gouvernement mozambicain, de son côté, rejette les accusations et maintient que l’élection s’est déroulée dans un cadre légal.
De retour au Mozambique mi-janvier, Venancio Mondlane a rassemblé de larges foules et donné au gouvernement un ultimatum de trois mois pour accepter des réformes politiques. L’avenir du pays reste incertain, entre contestation populaire, répression et une pression croissante de la communauté internationale pour plus de transparence électorale.
Nvidia s’effondre en Bourse après l’annonce de l’IA chinoise DeepSeek
Nvidia a subi une chute historique en Bourse, perdant près de 590 milliards de dollars en capitalisation en une seule journée, soit l’un des plus grands effondrements de l’histoire de Wall Street. Cette baisse de 17 % a entraîné un recul de 3,07 % du Nasdaq, touchant aussi Broadcom (-17 %), AMD (-6,3 %) et Micron (-11,7 %).
Cette secousse a été provoquée par DeepSeek, une start-up chinoise qui a dévoilé un modèle d’intelligence artificielle avancé et à faible coût, remettant en question la demande future pour les puces haut de gamme de Nvidia.
Consulte notre article sur le projet Stargate à 500 milliards et l’IA DeepSeek !
DeepSeek : une alternative performante et économique
DeepSeek a surpris le marché avec DeepSeek-R1, un modèle d’IA capable de rivaliser avec ChatGPT, mais développé avec seulement 5,6 millions de dollars et huit fois moins de puces que les géants américains. Son efficacité et son faible coût de développement remettent en cause la domination technologique des États-Unis, suscitant une réaction brutale des investisseurs. En quelques jours, DeepSeek est devenue l’application la plus téléchargée sur l’App Store américain, surpassant OpenAI.
Un modèle économique remis en cause
Jusqu’ici, Nvidia bénéficiait de la forte demande en cartes graphiques pour alimenter l’essor de l’IA. Or, si des modèles comme DeepSeek peuvent être développés avec moins de puissance de calcul, la nécessité d’acheter des milliers de puces Nvidia pourrait diminuer, ce qui inquiète les marchés.
Nvidia, qui venait de dépasser Apple en capitalisation, est désormais reléguée à la troisième place derrière Microsoft et Apple. L’entreprise devra ajuster sa stratégie pour rester un acteur incontournable face à une concurrence qui bouleverse les équilibres du secteur IA.
Nicaragua : Daniel Ortega et Rosario Murillo renforcent leur emprise sur le pays
Le Parlement du Nicaragua a validé une réforme constitutionnelle majeure, accordant les pleins pouvoirs au président Daniel Ortega et à son épouse Rosario Murillo, désormais officiellement « coprésidente » du pays. Cette modification leur permet de contrôler directement les pouvoirs législatif, judiciaire et électoral, supprimant toute notion d’indépendance institutionnelle. Le mandat présidentiel passe également de cinq à six ans et s’applique de manière rétroactive, prolongeant leur pouvoir jusqu’en 2028.
Consulte également notre article sur l’origine de cette réforme !
Un régime de plus en plus autoritaire
Ancien guérillero sandiniste, Ortega est revenu au pouvoir en 2007 et n’a cessé depuis de réformer la Constitution pour renforcer son autorité. Avec cette nouvelle modification, le Nicaragua est officiellement défini comme un « État révolutionnaire et socialiste », et le drapeau du FSLN (Front sandiniste de libération nationale) devient un symbole national. Cette mesure marque une étape supplémentaire dans la radicalisation du régime, dénoncée par l’opposition et plusieurs organisations internationales.
Réactions et inquiétudes internationales
L’ONU a exprimé sa « profonde préoccupation », dénonçant une régression des libertés civiles et politiques et une destruction de l’État de droit. Les États-Unis et l’Union européenne condamnent également cette dérive autoritaire. La réforme accorde au gouvernement un droit de surveillance renforcé sur la presse et l’Église, tout en maintenant la privation de nationalité pour les opposants considérés comme « traîtres à la patrie ». Depuis 2018, la répression du régime a fait plus de 320 morts, et les critiques s’inquiètent du déploiement récent de 15 000 « policiers volontaires », soupçonnés d’être des milices paramilitaires au service du pouvoir.
Entre conflits armés, tensions diplomatiques, turbulences économiques et dérives autoritaires, cette semaine a une nouvelle fois illustré les profonds bouleversements qui traversent le monde. Le monde bouge à un rythme effréné, et on reste là pour t’aider à en suivre les moments clés. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau récap’ et d’autres actualités qui façonnent notre avenir !
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