Cette semaine, l’actualité a encore fait des vagues, entre décisions majeures et bouleversements économiques. On t’embarque pour découvrir les actualités marquantes : la fermeture inattendue du fonds Hindenburg, le rapprochement stratégique de l’Arménie avec les États-Unis, ou encore la suspension des activités de Barrick Gold au Mali. Sans oublier les tensions qui continuent de façonner le paysage politique au Soudan et en Corée du Sud. Une semaine pleine de rebondissements à analyser ensemble !
À lire aussi, notre dernier recap’hebdo pour développer ta culture générale ! L’actualité te permet d’enrichir une copie en géopolitique ou en ESH par exemple. D’ailleurs, consulte également notre article sur Trump qui souhaite s’emparer du Groenland !
Cessez-le-feu à Gaza : une lueur d’espoir fragile
Un accord historique de cessez-le-feu a été conclu le 15 janvier 2025 entre Israël et le Hamas, avec la médiation des États-Unis et du Qatar. Cet accord intervient après 15 mois d’un conflit dévastateur qui a fait des dizaines de milliers de victimes et plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire sans précédent.
Les grandes lignes de l’accord
L’accord repose sur trois phases distinctes, la première débutant le 19 janvier 2025. Celle-ci prévoit un cessez-le-feu de 42 jours, accompagné d’un retrait progressif des troupes israéliennes des zones densément peuplées, tout en maintenant une zone tampon sécuritaire. En parallèle, 33 otages israéliens, dont des femmes et des enfants, seront libérés par le Hamas, en échange de la libération d’environ 1 000 prisonniers palestiniens.
L’aide humanitaire, jusqu’ici entravée, pourra également entrer dans l’enclave, offrant un répit à une population durement éprouvée. La gestion et la surveillance de cette phase seront assurées par un mécanisme dirigé au Caire, avec l’appui de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis.
Un contexte diplomatique sous haute tension
L’accord reflète un équilibre fragile entre pressions internationales et intérêts nationaux. Les États-Unis, sous l’impulsion de Joe Biden et avec le soutien tacite de Donald Trump, ont joué un rôle clé en exerçant une pression diplomatique sur Israël et en incitant le Hamas à accepter des concessions. Toutefois, des divisions au sein du gouvernement israélien, notamment avec des ministres ultra-nationalistes opposés à cet accord, soulignent la complexité de sa mise en œuvre.
Des incertitudes persistantes
Si cet accord marque une avancée, il soulève de nombreuses questions sur l’avenir de Gaza. La gouvernance de l’enclave reste un sujet sensible, avec des désaccords profonds entre Israël, l’Autorité palestinienne et le Hamas. Par ailleurs, les tensions politiques et les accusations mutuelles pourraient fragiliser cette trêve, rendant son succès incertain.
Le cessez-le-feu représente une étape cruciale, mais précaire, dans un processus de paix qui reste semé d’embûches. Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer la viabilité de cet accord et l’impact qu’il aura sur une région en quête de stabilité.
La fin d’un feuilleton politique : l’arrestation historique du président Yoon Suk-yeol
Cela fait plusieurs semaines que nous suivons cette affaire dans nos récapitulatifs, et l’arrestation du président sud-coréen Yoon Suk-yeol marque un tournant inédit dans l’histoire politique du pays. Revenons sur cet événement majeur qui conclut une crise institutionnelle sans précédent.
Consulte notre article sur la première tentative d’arrestation du président Yoon Suk-yeol !
Une opération policière spectaculaire
Mercredi 15 janvier 2025, les forces de l’ordre ont procédé à une seconde tentative pour arrêter Yoon Suk-yeol, retranché dans sa résidence à Séoul. Cette fois-ci, le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) et la police, déployant d’importants moyens, ont franchi les barrières érigées par les partisans du président déchu.
Malgré une forte résistance, les enquêteurs ont escaladé les murs de la résidence avec des échelles, marquant la fin de ce qu’on surnommait déjà la « Forteresse Yoon ». À 10h33 (heure locale), l’ancien chef de l’État a été interpellé et conduit sous escorte au siège du CIO.
Une crise politique de grande ampleur
La tentative avortée de Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale en décembre 2024 a ravivé les souvenirs des dictatures militaires en Corée du Sud. Sous le prétexte de « protéger la nation des forces communistes nord-coréennes », cette décision a déclenché une vague de protestations démocratiques. Le Parlement, soutenu par des milliers de manifestants, avait rapidement voté une motion de destitution, suspendant le président dès le 14 décembre.
Face à une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk-yeol avait toujours refusé de coopérer, qualifiant les poursuites d’illégales. Son arrestation, décrite par les opposants comme « un premier pas vers le rétablissement de la démocratie », met un terme à un chaos institutionnel qui a paralysé le pays pendant des semaines.
Une figure contestée, entre soutiens et opposants
L’arrestation de Yoon Suk-yeol a suscité des réactions contrastées. Sur les lieux, des manifestants anti-Yoon exultaient, saluant la police pour avoir « restauré l’ordre ». De l’autre côté, ses partisans dénonçaient un « mandat illégal », certains tentant même de bloquer le cortège qui conduisait l’ancien président au siège des enquêteurs.
Suspendu mais toujours officiellement président jusqu’à la décision de la Cour constitutionnelle, Yoon Suk-yeol fait face à un procès pour destitution dont le verdict est attendu d’ici la mi-juin. En cas de confirmation, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée sous 60 jours.
Soudan : les États-Unis sanctionnent le général Al-Bourhane, chef de l’armée
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile sanglante opposant l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Bourhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) menés par Mohamed Hamdan Daglo. Ce conflit a déjà causé des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 11 millions de personnes et engendré l’une des pires crises humanitaires de l’histoire récente selon l’ONU.
Si tu veux tout comprendre sur le conflit au Soudan, lis absolument notre article à ce sujet !
Les atrocités reprochées au général Al-Bourhane
Le 16 janvier 2025, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre le général al-Bourhane, chef des Forces armées soudanaises. Ces sanctions font suite à celles déjà imposées le 8 janvier contre le leader des FSR, accusé de génocide. Selon Antony Blinken, secrétaire d’État américain, les forces dirigées par al-Bourhane auraient ciblé des civils et des infrastructures civiles, utilisé la privation de nourriture comme arme de guerre, et violé le droit international humanitaire.
Ces mesures traduisent l’impuissance de l’administration Biden à mettre fin au conflit malgré plusieurs tentatives de médiation. En sanctionnant les deux chefs de guerre, Washington affirme qu’aucun des deux n’est apte à gouverner un futur Soudan pacifique.
Une réaction partagée
Le gouvernement soudanais, aligné sur l’armée, a dénoncé ces sanctions comme « immorales » et accusé les États-Unis de soutenir un « complot génocidaire ». Le général al-Bourhane est présenté comme un défenseur du peuple soudanais par ses partisans, alors que l’opposition internationale le considère comme responsable d’atrocités.
Un aveu d’impuissance de Washington
Lors d’une conférence de presse, Antony Blinken a exprimé ses « vrais regrets » de ne pas avoir réussi à mettre fin au conflit avant la fin du mandat de l’administration Biden. Il a espéré que la prochaine administration américaine, dirigée par Donald Trump, poursuivra les efforts de médiation.
Malgré quelques progrès dans l’acheminement de l’aide humanitaire, le conflit continue de faire rage, alimentant une crise humanitaire d’une ampleur alarmante.
Les sanctions visent à geler les avoirs des responsables militaires soudanais aux États-Unis et à interdire toute transaction avec eux. Des sanctions similaires ont également été imposées à Ahmad Abdalla, un fournisseur d’armes, et à une société basée à Hong Kong accusée de soutenir logistiquement l’armée soudanaise.
L’Arménie : un virage vers l’Occident
Le 14 janvier, l’Arménie a signé une charte de partenariat stratégique avec les États-Unis, symbolisant un rapprochement inédit avec l’Occident. Cet accord, signé à Washington par le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et le secrétaire d’État américain Antony Blinken, repose sur quatre piliers : l’économie, la sécurité et défense, le développement démocratique, et les échanges entre les peuples.
Antony Blinken a souligné l’importance de ce partenariat pour renforcer l’indépendance et la souveraineté de l’Arménie sur son territoire, une référence directe aux tensions persistantes avec l’Azerbaïdjan. Il a également annoncé l’envoi d’experts américains pour améliorer la sécurité des frontières arméniennes, un geste significatif dans un contexte de fragilité régionale.
Une distanciation croissante avec la Russie
Cette alliance marque une rupture avec Moscou, allié traditionnel de l’Arménie. La guerre perdue en 2023 contre l’Azerbaïdjan, notamment autour de l’enclave du Haut-Karabakh, a mis en lumière l’absence de soutien militaire russe. Depuis, Erevan a gelé sa participation à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire dirigée par la Russie.
La Russie conserve une base militaire en Arménie, mais les gestes récents d’Erevan, notamment sa coopération avec les États-Unis et sa volonté affichée de renforcer ses liens avec les institutions euro-atlantiques, illustrent un éloignement progressif.
L’intégration dans les institutions Euro-Atlantiques
Au-delà de son rapprochement avec les États-Unis, l’Arménie cherche à formaliser sa candidature à l’Union européenne. L’approfondissement de son intégration dans les institutions euro-atlantiques est désormais une priorité affirmée par le gouvernement arménien. L’objectif est de bâtir un Caucase du Sud stable et prospère, aligné sur les standards démocratiques et économiques occidentaux.
Ce repositionnement stratégique inclut également l’engagement de l’Arménie à rejoindre la coalition mondiale contre l’État islamique, sous l’égide des États-Unis, et une coopération naissante dans le domaine de l’industrie nucléaire civile.
Une réponse au contexte régional
Face aux défis posés par la domination de l’Azerbaïdjan dans la région, l’Arménie cherche à diversifier ses alliances. En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a mené une offensive éclair pour s’emparer du Haut-Karabakh, provoquant l’exode de plus de 100 000 Arméniens. Cette crise a renforcé la nécessité pour Erevan de garantir sa sécurité et sa souveraineté en s’alliant avec des partenaires capables d’offrir un soutien tangible.
Barrick Gold suspend ses activités sur le site aurifère de Loulo-Gounkoto
Le groupe canadien Barrick Gold a annoncé la suspension temporaire de ses opérations sur le site aurifère de Loulo-Gounkoto, situé dans l’ouest du Mali. Cette décision fait suite à la saisie des stocks d’or par la junte malienne, qui accuse l’entreprise de manquements fiscaux et financiers. Depuis plusieurs mois, un bras de fer oppose Barrick Gold au gouvernement malien, ce dernier cherchant à obtenir une part plus importante des revenus générés par l’exploitation de ce complexe, l’un des plus importants au monde.
La saisie des stocks d’or : une mesure radicale
Le conflit a atteint son paroxysme lorsque les autorités maliennes ont saisi plus de trois tonnes d’or, transférées sous scellés à une banque nationale. Cette opération, réalisée à l’aide d’un hélicoptère, marque une escalade dans les tensions. Barrick Gold détient 80 % des parts de Loulo-Gounkoto, tandis que l’État malien en possède 20 %. La junte justifie ses actions par des impayés fiscaux estimés à plusieurs milliards de francs CFA, une accusation que l’entreprise réfute en affirmant avoir respecté ses engagements financiers.
Impact économique et politique
Le Mali, l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, tire 25 % de son budget national et 75 % de ses recettes d’exportation de ce métal précieux. La suspension des activités de Barrick Gold pourrait avoir des conséquences économiques majeures pour le pays, notamment en termes d’emplois, avec plus de 8 000 salariés directement ou indirectement touchés. De plus, cette crise pourrait dissuader d’autres investisseurs étrangers, à un moment où la Côte d’Ivoire, principal concurrent régional, offre un cadre plus attractif pour les industries minières.
Vers une souveraineté minière renforcée ?
La junte malienne suit une stratégie similaire à celle du Niger, visant à renégocier les accords avec les entreprises étrangères pour maximiser les retombées économiques locales. Ces mesures, motivées par un nationalisme des ressources, traduisent une volonté d’affirmer une souveraineté économique, mais risquent d’affaiblir l’attractivité du Mali auprès des investisseurs internationaux. Si certaines entreprises, comme B2Gold Corp, ont accepté de nouveaux termes de collaboration, Barrick Gold a adopté une position plus ferme, compliquant les négociations.
Barrick Gold affirme vouloir poursuivre les discussions pour trouver une solution durable tout en soulignant l’impact de la suspension de ses activités sur ses résultats financiers. Les analystes estiment que cette interruption pourrait réduire de 11 % les bénéfices de l’entreprise en 2025. Quant au Mali, cette crise soulève des questions sur l’équilibre entre la quête de souveraineté économique et la nécessité de maintenir un climat propice aux investissements étrangers dans un contexte de crise multidimensionnelle.
Fermeture du fonds Hindenburg : une époque de chasse aux fraudes prend fin
Le fonds Hindenburg Research, connu pour ses attaques ciblées contre des entreprises cotées et ses révélations fracassantes sur des pratiques douteuses, ferme ses portes. Fondé en 2017 par Nathan Anderson, ce fonds de vente à découvert a marqué l’histoire des marchés financiers en exposant des fraudes majeures. Anderson justifie sa décision par une volonté de se retirer après des années d’un travail intense et polémique, déclarant que cette activité avait un impact sur son bien-être personnel.
Une méthode controversée mais efficace
Hindenburg Research s’est spécialisé dans la vente à découvert activiste, une pratique où le fonds publiait des rapports détaillant les irrégularités d’entreprises ciblées, tout en pariant sur la baisse de leurs actions. Parmi ses cibles figurent des géants tels que le conglomérat indien Adani, le constructeur de camions électriques Nikola, et le puissant investisseur Carl Icahn. Ces attaques, soutenues par des enquêtes approfondies, ont souvent déclenché des chutes vertigineuses des cours en Bourse. Par exemple, la publication d’un rapport sur le groupe Adani en 2023 a entraîné une perte de plus de 100 milliards de dollars pour le conglomérat.
Des révélations aux conséquences juridiques
Les enquêtes de Hindenburg ont conduit à des actions en justice contre près de 100 individus, mettant en lumière des cas de fraude comptable, de manipulation de cours et de corruption. L’affaire Nikola est emblématique : le rapport publié par Hindenburg en 2020 a révélé que le camion phare de l’entreprise, le Nikola One, présenté comme opérationnel, ne roulait en réalité que sous l’effet de la gravité sur une pente. Ces accusations ont conduit à la démission du PDG Trevor Milton, qui a été condamné en 2023 à quatre ans de prison pour fraude.
Un bilan contrasté
Malgré son rôle dans la mise en lumière de pratiques illégales, Hindenburg a aussi été critiqué pour ses motivations financières. En utilisant la vente à découvert, le fonds réalisait des profits importants lorsque les actions des entreprises ciblées perdaient de leur valeur après la publication de ses rapports. Nathan Anderson a toutefois défendu ses actions, affirmant avoir été guidé par un sens de la justice et une volonté de transparence sur les marchés financiers.
La fermeture de Hindenburg marque la fin d’une ère pour la vente à découvert activiste, une pratique qui reste marginale en raison de ses risques élevés et de ses implications juridiques. Anderson a annoncé son intention de partager les méthodes utilisées par le fonds à travers des publications et des vidéos, afin de permettre à d’autres de poursuivre le travail de dénonciation des irrégularités financières. Cette décision met un point final à une aventure qui aura marqué durablement le paysage des marchés financiers et les pratiques de gouvernance des entreprises cotées.
Abonne-toi à notre compte Instagram pour ne rien manquer ! Consulte également notre article sur le séisme en Haïti !
Tu es en prépa ECG et tu souhaites consulter d’autres actualités internationales ? Retrouve notre rubrique complète dédiée aux actualités ici !