Cette semaine, l’actualité nous a offert son lot de rebondissements, entre décisions politiques, catastrophes naturelles et bouleversements économiques. On t’emmène dans notre récap hebdo pour découvrir les événements marquants : la réélection de Zoran Milanovic en Croatie, la privatisation historique d’Impsa en Argentine, le départ de l’armée française du Tchad, les incendies dévastateurs en Californie, et l’élection d’un nouveau président au Liban. Bref, une semaine riche en rebondissements à explorer ensemble !
À lire aussi, notre dernier recap’hebdo pour développer ta culture générale ! L’actualité te permet d’enrichir une copie en géopolitique ou en ESH par exemple. D’ailleurs, pour t’entraîner à analyser un sujet en 30 minutes chrono, consulte notre article dédié. Apprend aussi à faire des fiches avec notre méthode !
Joseph Aoun à la présidence du Liban : un militaire pour redresser un pays en crise
Le Liban tourne une page majeure de son histoire politique avec l’élection de Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, à la présidence de la République, après deux années de vacance du pouvoir.
Ce vote, survenu le 9 janvier 2025 au second tour, met fin à une paralysie politique de plus de deux ans, exacerbée par les rivalités confessionnelles et les divisions profondes entre blocs politiques.
Un militaire sans expérience politique à la magistrature suprême
Âgé de 61 ans, Joseph Aoun, novice en politique, a su tirer parti de sa position à la tête de l’institution militaire, largement perçue comme la seule encore épargnée par le confessionnalisme. Soutenu par des puissances étrangères telles que les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite, il bénéficie d’une réputation d’intégrité et d’impartialité.
Ces qualités, combinées à son rôle clé dans la gestion des crises économiques et sécuritaires, ont fait de lui le candidat de consensus dans un contexte politique tendu.
Une élection symbolique et diplomatique
Lors de son premier discours, Joseph Aoun a déclaré vouloir inaugurer une « nouvelle ère » pour le Liban, s’engageant notamment à restaurer l’autorité de l’État sur les armes et à respecter le cessez-le-feu avec Israël. Cet accord, négocié en novembre 2024, a permis de stabiliser temporairement les frontières sud du Liban après un conflit de deux mois entre Israël et le Hezbollah, qui a considérablement affaibli le mouvement chiite pro-iranien.
La pression diplomatique, orchestrée par les États-Unis et ses alliés, a été déterminante pour son élection. Le retrait du candidat Sleimane Frangié, soutenu par le Hezbollah, en faveur de Joseph Aoun, a facilité le consensus entre les différents blocs parlementaires.
Un défi économique et institutionnel
La tâche qui attend le nouveau président est immense. Le Liban, plongé dans une crise financière et institutionnelle depuis 2019, fait face à un effondrement économique sans précédent. La communauté internationale, notamment les bailleurs de fonds occidentaux, attend de son administration des réformes urgentes pour relancer l’économie et reconstruire les infrastructures endommagées dans le sud du pays.
Joseph Aoun devra également s’efforcer de préserver l’équilibre fragile entre les différentes communautés confessionnelles du Liban. Ce défi est d’autant plus crucial que sa propre élection, en tant que militaire, suscite des inquiétudes quant à une militarisation progressive de la politique libanaise.
Le soutien des États-Unis, qui financent l’armée libanaise depuis des années, et des puissances européennes sera décisif pour maintenir la stabilité. Toutefois, le président devra naviguer avec prudence pour éviter de froisser le Hezbollah tout en satisfaisant les attentes de ses alliés internationaux.
Consulte notre article sur le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah !
Tchad : fin d’une présence française de plus de 60 ans
Le départ progressif des forces françaises du Tchad marque une nouvelle ère dans les relations entre Paris et N’Djamena. Samedi 11 janvier 2025, la base militaire d’Abéché, située dans l’est du pays, a été officiellement rétrocédée à l’armée nationale tchadienne, scellant ainsi une étape clé du désengagement français après plus de six décennies de présence.
Une décision historique
Cette rétrocession s’inscrit dans le cadre de la rupture des accords de coopération militaire décidée par les autorités tchadiennes le 28 novembre 2024. Selon le ministre tchadien des Armées, Issakha Maloua Djamous, cette décision reflète la volonté du gouvernement de renforcer son indépendance stratégique face aux défis sécuritaires et humanitaires du pays. La cérémonie a vu la remise officielle des clés et la signature d’un contrat entérinant le transfert définitif de la base.
Consultez notre article sur la rupture des accords militaires du 28 novembre 2024.
Vers un désengagement total
Cette étape intervient après le retrait d’autres bases stratégiques, notamment celles d’Adji Kosseï et de Faya. Le départ définitif des forces françaises, prévu pour le 31 janvier 2025, mettra un terme à l’empreinte militaire de Paris au Tchad, dernier bastion de l’opération Barkhane au Sahel. Ce redéploiement militaire témoigne d’un changement majeur dans la politique africaine de la France, alors que plusieurs anciennes colonies se sont récemment rapprochées de Moscou.
Avec cette rétrocession, les autorités tchadiennes réaffirment leur confiance envers les forces nationales pour assurer la sécurité du pays. Cependant, les défis restent immenses : la lutte contre Boko Haram dans la région du Lac Tchad et la gestion des tensions régionales exigent une vigilance constante. Ce retrait symbolise une volonté d’émancipation, tout en redéfinissant les relations entre la France et ses partenaires africains.
Incendies en Californie : une catastrophe sans précédent ravage la région
Depuis le 7 janvier 2025, la Californie est confrontée à une série d’incendies dévastateurs qui frappent particulièrement la région de Los Angeles. Avec des vents violents, une sécheresse persistante et des températures élevées, ces feux représentent une crise sans précédent pour l’État. Les dégâts humains et matériels sont considérables, et les efforts des pompiers peinent à contenir les flammes.
Un bilan humain et matériel alarmant
Les incendies ont causé la mort d’au moins 24 personnes, un bilan qui pourrait encore s’alourdir au fur et à mesure des fouilles dans les décombres. Plus de 130 000 habitants ont été évacués, laissant derrière eux des maisons et des quartiers entiers détruits. Les pompiers estiment que près de 12 000 structures ont été gravement endommagées ou totalement calcinées, notamment dans les zones de Pacific Palisades, Altadena, et Malibu.
Parmi les sinistrés figurent des célébrités hollywoodiennes qui ont vu leurs résidences partir en fumée. La destruction des propriétés dans ces quartiers huppés a porté le coût des dégâts à une estimation record de 57 milliards de dollars. Ces incendies pourraient devenir les plus coûteux jamais enregistrés dans l’histoire de la Californie.
Des conditions climatiques dévastatrices
Les incendies sont alimentés par un mélange explosif de facteurs météorologiques. Les vents de Santa Ana, atteignant jusqu’à 160 km/h, propagent les braises à une vitesse fulgurante, tandis que la sécheresse et les températures avoisinant les 20 degrés en plein hiver créent un terrain idéal pour les flammes.
Le phénomène El Niño, qui a favorisé une végétation abondante au début de 2024, a contribué à aggraver la situation. Cette végétation, désormais desséchée par un manque de précipitations depuis plusieurs mois, alimente les incendies de manière incontrôlable. Les experts pointent également l’impact du changement climatique, qui intensifie les événements météorologiques extrêmes et allonge la durée des saisons des feux en Californie.
Consulte notre article sur le cyclone qui a frappé Mayotte.
Des défis immenses pour la reconstruction
Alors que les flammes continuent de ravager la région, les autorités locales et fédérales sont confrontées à des défis colossaux. Le gouverneur Gavin Newsom a annoncé un « plan Marshall » pour reconstruire rapidement les infrastructures détruites et soutenir les sinistrés. Cependant, la gestion de la crise a été critiquée par certains, notamment l’ancien président Donald Trump, qui a pointé du doigt des « politiques incompétentes ».
En parallèle, la situation sociale se dégrade. Des pillages dans les zones évacuées ont conduit à un couvre-feu strict, et la police a arrêté 29 individus, dont un homme déguisé en pompier pour dérober des biens dans les maisons incendiées. Ces incidents ajoutent à la tension d’une population déjà durement éprouvée.
La reconstruction nécessitera des efforts conjoints entre l’État et le gouvernement fédéral, mais aussi une réflexion approfondie sur la prévention future des incendies. Avec des conditions climatiques qui ne cessent de se détériorer, cette crise met en lumière l’urgence de repenser les politiques environnementales et d’adaptation face au changement climatique.
Privatisation d’Impsa : l’Argentine ouvre une nouvelle ère économique sous Javier Milei
L’Argentine franchit un tournant historique avec la privatisation de la société métallurgique Impsa, marquant le début d’une politique ultralibérale impulsée par le président Javier Milei. La vente de cette entreprise publique à Arc Energy, un groupe américain, symbolise une rupture nette avec les approches économiques précédentes, dans un pays confronté à des défis économiques colossaux.
Un transfert de propriété stratégique
Le gouvernement argentin a annoncé, le 7 janvier 2025, la cession de 85 % des actions d’Impsa à Arc Energy pour un montant de 27 millions de dollars. Cette privatisation inclut également la prise en charge par la société américaine d’une dette colossale de 576 millions de dollars contractée par Impsa. Ce transfert met fin à la gestion publique de cette entreprise, qui avait été nationalisée en 2021 pour éviter la faillite.
Fondée en 1907 et basée à Mendoza, Impsa est une référence en Amérique latine dans la fabrication de turbines, de grues et de réacteurs destinés aux secteurs de l’énergie, de la métallurgie et des technologies avancées. Cependant, des années de mauvaise gestion et un lourd endettement avaient compromis sa viabilité, justifiant selon le gouvernement sa cession au secteur privé.
Les objectifs de Javier Milei : réformes et déficit zéro
Cette privatisation s’inscrit dans une stratégie plus large du président Milei pour réduire l’implication de l’État dans l’économie, diminuer le déficit public et attirer des investissements étrangers. Selon le ministre de l’Économie, Luis Caputo, cette vente permettra à Impsa de « poursuivre son activité de manière saine dans le cadre d’une économie de marché ».
La privatisation d’Impsa est vue comme un test pour la mise en œuvre d’un modèle économique ultralibéral dans un pays marqué par des décennies de crises économiques. Ce transfert est également accompagné d’une restructuration de la dette de l’entreprise, un défi majeur pour garantir sa pérennité.
Une opportunité pour Arc Energy
Arc Energy, spécialisée dans les solutions énergétiques et métallurgiques, voit en cette acquisition une occasion d’étendre ses activités en Amérique latine. L’entreprise s’est engagée à investir dans la modernisation des infrastructures d’Impsa et à intégrer les dernières technologies dans ses opérations. Ce partenariat pourrait redonner un élan à Impsa, qui reste un acteur clé dans des secteurs stratégiques comme l’énergie renouvelable et la métallurgie lourde.
Si cette privatisation est saluée par les défenseurs du libéralisme économique, elle suscite également des critiques. Les opposants dénoncent le risque de perte de contrôle national sur des secteurs stratégiques et craignent que l’entreprise, désormais axée sur la rentabilité, néglige ses engagements sociaux et locaux.
Présidentielle en Croatie : Zoran Milanovic réélu haut la main
Zoran Milanovic, président sortant de la Croatie et socialiste aux accents populistes, a remporté une victoire écrasante lors de la présidentielle du 12 janvier 2025. Avec plus de 74 % des voix, il inflige une défaite cuisante au candidat du parti conservateur HDZ, Dragan Primorac, qui n’a obtenu que 26 % des suffrages. Ce triomphe marque un tournant politique important dans un pays où le HDZ domine historiquement.
Une victoire historique
Zoran Milanovic avait frôlé la victoire dès le premier tour avec 49 % des suffrages. Sa réélection avec le plus haut score jamais enregistré depuis l’indépendance du pays en 1991 souligne sa popularité croissante, notamment grâce à un style politique qui séduit au-delà des clivages traditionnels. Le taux de participation, bien que modéré à 44 %, reflète une certaine désillusion des électeurs dans un contexte de crise économique, de corruption et de pénurie de main-d’œuvre.
Le président sortant a salué sa victoire comme une validation de son travail des cinq dernières années, déclarant : « Je vois cette victoire comme un message clair du peuple croate à ceux qui doivent l’entendre. » Cette déclaration vise particulièrement le gouvernement conservateur, affaibli par un scandale de corruption en novembre dernier.
Un leader au style contrariant mais populaire
Zoran Milanovic, ancien Premier ministre de gauche, s’est imposé sur la scène politique croate en adoptant un discours critique envers l’Union européenne et en dénonçant l’autocratie supposée de Bruxelles. Ces positions lui ont permis d’élargir sa base électorale, attirant notamment des électeurs de droite en quête d’un contrepoids symbolique au gouvernement du Premier ministre Andrej Plenkovic.
Son rival, Dragan Primorac, ancien ministre de l’Éducation, a misé sur des thèmes traditionnels tels que le patriotisme et les valeurs familiales. Cependant, son manque de charisme et son absence prolongée de la politique active ont été perçus comme des faiblesses, réduisant sa capacité à rassembler.
Une mandature sous le signe de la critique européenne
Bien que la présidence en Croatie dispose de pouvoirs limités, Milanovic est perçu comme un garant des équilibres institutionnels. Sa critique de l’Occident, notamment du soutien militaire à l’Ukraine, lui a valu des accusations de « prorussisme » de la part de ses opposants. En réponse, il défend une conception alternative de la démocratie, affirmant : « La défense de la démocratie ne consiste pas à accuser ceux qui pensent différemment de jouer pour la Russie. »
Malgré cette victoire éclatante, Zoran Milanovic devra répondre aux attentes d’une population confrontée à des problèmes structurels, tels qu’un taux d’inflation parmi les plus élevés de la zone euro et une jeunesse frustrée par des politiques qu’elle juge déconnectées de ses préoccupations. Ivana Vuckovic, étudiante de 20 ans, résume ce sentiment : « Les sujets importants pour les jeunes ne semblent même pas traverser l’esprit des politiques. »
Et voilà pour cette semaine, entre bouleversements politiques, défis environnementaux et transformations économiques. Le monde continue de bouger à une vitesse folle, et on est là pour t’aider à rester au courant.
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