Depuis les années 2010, les prix des écoles de commerce pour un Programme Grande Ecole (PGE) ne cessent d’augmenter, au point qu’en 2025 9 écoles de commerce affichent des prix supérieurs à 50 000€ contre…0 en 2015 !
Si cette hausse continue d’effrayer les étudiants issus de classe préparatoire, côté écoles, elle résulte de plusieurs facteurs. Toutefois, malgré l’indexation naturelle sur l’inflation, des écarts importants se creusent, entre les écoles du Top 5 qui dépassent aujourd’hui les 60 000€ pour 3 ans et les écoles en dessous du top 10 qui n’ont pas encore franchi le cap des 50 000€. Dans cet article, on te détaille toutes les grandes évolutions des prix des écoles de commerce en 2025 !
Nous avons également réalisé un classement des prix des Grandes Ecoles de Commerce en 2025 que tu peux retrouver dans cet article. Retrouve également sur le site tous nos classement des PGE des Grandes Ecoles de commerce, et nos classements des prépas ECG en 2025.
L’évolution des prix des écoles de commerce depuis 2009
Le tableau ci-dessous récapitule les frais pour 3 ans et une année de césure pour chaque PGE de chaque école depuis 2015, année à laquelle nous avons ajouté 2009. La moyenne n’est pas pondérée par le nombre de places ouvertes par chaque école au concours, d’où la différence potentielle avec d’autres médias.
NB : Les frais de scolarité incluent le prix d’une année de césure.
* : HEC Paris n’ayant pas encore annoncé ses prix du PGE pour 2025, nous l’avons estimé dans l’analyse grâce au taux moyen de croissance de ses prix sur les 10 dernières années.
*Pour HEC Paris, nous avons fait l’évolution moyenne des frais de scolarité entre 2023 et 2024 puisque les frais 2025 ne sont pas encore connus.
N’hésite pas à consulter le classement Challenges 2025 des écoles de commerce ici !
Les évolutions des prix des écoles de commerce
HEC Paris pourrait franchir le cap des 70 000€
La plus célèbre des écoles de commerce françaises pourrait bien l’année prochaine s’approcher voire franchir le cap des 70 000 euros pour son PGE ! Afin de produire cette estimation, nous nous sommes basés sur les taux de croissance moyens des frais de scolarité de ces dernières années. L’école jovacienne est également celle qui a connu la plus importante augmentation de frais de scolarité de toutes les écoles membres de la conférence des grandes écoles ces 10 dernières années : +26 000 euros entre 2015 et 2024.
À lire aussi : si tu veux savoir quelle est la meilleure prépa pour intégrer le top 3, ça se passe ici !
L’emlyon et l’EDHEC rejoignent le top 3 en dépassant les 60 000€
Pour étudier dans une école du top 5, il va désormais falloir débourser plus de 60 000€ pour les 3 ans du PGE. En effet, l’emlyon BS et l’EDHEC BS échappaient encore à la règle et marquaient toujours une différence avec le prestigieux podium. Désormais, il faudra débourser quelques 60 880€ pour étudier à l’EDHEC et 61 100€ pour l’emlyon.
L’ESCP et NEOMA connaissent d’importantes augmentations des frais sur 1 an
C’est une augmentation de 8% de leurs prix qu’affichent l’ESCP et NEOMA en 2025. La tendance moyenne étant de 4%, ces deux écoles ont donc en moyenne augmenté leur frais deux fois plus que les autres écoles.
À lire aussi : tous les frais de scolarité des programmes Master proposés par l’ESCP et NEOMA, et par toutes les autres écoles ici !
GEM franchit la barre des 50K, KEDGE suit de près
L’école grenobloise a rejoint le groupe des écoles hors top 5 qui dépassent les 50K à l’année (NEOMA, SKEMA et Audencia) en affichant un prix de 51 000€ en 2025. KEDGE, elle, s’en rapproche de plus en plus, avec un prix de 49 375€. Cette dernière est d’ailleurs la quatrième école de commerce dont les prix ont le plus augmenté sur 10 ans (+61%).
Le prix des écoles de commerce a plus que doublé entre 2009 et 2025
En 2009, il fallait compter en moyenne 21 929€ pour un PGE, contre 47 488€ en 2025, soit plus du double ! En 10 ans, le prix moyen des écoles de commerce a augmenté de 46%.
De même pour le prix médian des écoles de commerce, qui était de l’ordre de 23 230€ en 2009 et qui a presque doublé (+43%) en 10 ans.
Une hausse générale des prix des écoles de commerce à contextualiser
Si à première vue, ces hausses de frais de scolarité paraissent phénoménales, elles sont en réalité la conséquence des dynamiques de marché des écoles de commerce.
Une hausse des besoins financiers
La première justification de la flambée des frais de scolarité sur ces dix dernières années correspond à la hausse des besoins financiers de la part des écoles. La compétition entre les écoles s’est de plus en plus accentuée, poussant les établissements à augmenter leurs dépenses pour investir dans de multiples projets (campus, programmes, etc.).
Les classements internationaux, comme le Financial Times, le QS ou encore le classement Shanghai, ont pris de plus en plus d’importance et ceux-ci valorisent des critères comme la qualité du corps professoral ou le nombre de campus à l’étranger.
De plus, certains de ces classements pondérant fortement la recherche, les écoles sont obligées d’y investir massivement et d’attirer des chercheurs capables de publier de nombreux articles de recherche et rester dans la concurrence. Les masses salariales sont très importantes en particulier pour les professeurs chercheurs les plus demandés, et un nouveau campus demande généralement une capacité de financement de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les écoles n’ont pas d’autre solution que d’augmenter leurs frais pour compenser ces investissements pédagogiques et d’infrastructures.
Si tu t’intéresses aux campus des écoles, n’hésite pas à consulter notre article sur tous les campus principaux des écoles de commerce !
Une baisse des subventions publiques
Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) qui, historiquement, participaient au financement des écoles par d’importantes subventions, se sont également progressivement retirées de leurs sources de revenus, jusqu’à ne plus du tout subventionner les écoles, qui ne touche pour la plupart aujourd’hui pas d’argent public (contrairement à nombre d’écoles d’ingénieurs et aux universités par exemple).
Un investissement rentable ?
En réalité, au-delà des frais de scolarité en eux-mêmes, l’analyse doit surtout porter sur la rentabilité d’un tel investissement pour les étudiants. Nous avons comparé les frais totaux pour un PGE avec les salaires 3 ans après la diplomation communiqués par le FT dans son classement annuel :
NB : une décote de 20% a été appliquée sur les salaires communiqués par les écoles 3 ans après la diplomation de leurs étudiants afin de les rendre davantage réalistes et de corriger d’éventuels biais sectoriels et géographiques.
En comparant les salaires après 3 ans même après une décote (données Financial Times 2024) et le coût de la scolarité, nous obtenons un ratio moyen de 2,12. Le multiple n’a pas de valeur en soi, mais il permet de voir quelle est la capacité d’un étudiant à gagner autant en un an 3 ans après sa sortie d’école que ce qu’il a déboursé pour sa scolarité. Le constat est plutôt clair : en réalité, toutes les écoles classées au FT ont un multiple qui dépasse 1, ce qui signifie qu’en moyenne toutes les écoles de la conférence des grandes écoles permettent 3 ans après la sortie de l’école de toucher un salaire supérieur au coût de la scolarité (cela dépend bien sûr des secteurs et il ne s’agit que d’une moyenne).
Les écoles de commerce : quel coût par rapport au public et à l’international ?
Il est intéressant de comparer les frais de scolarité moyen dans une Grande Ecole (environ 46 000 euros) avec le coût pour l’Etat d’un étudiant à l’Université. Selon les chiffres du gouvernement, un étudiant suivant une formation universitaire publique coûte en moyenne 11 000€ par an à l’Etat, soit a minima 33 000 euros environ entre sa L3 et son M2. Or, seulement 50% des étudiants parviennent à passer de la L1 à la L2 et seulement 45% arrivent à finir une L3 en moins de 5 ans. Dans les faits, très peu d’étudiants parviennent donc à réaliser un parcours de la L1 au Master 2 en une seule traite.
Par ailleurs même si pour un public d’étudiant français les frais sont particulièrement élevés, ils correspondent avant tout à un coût pédagogique élevé et à de très forts besoins d’investissements. En comparaison avec les grandes universités étrangères, le prix des grandes écoles françaises est significativement plus faible. Par exemple, pour un MSc en management à Oxford, il faudra compter 35 260 livres, et 65 460 dollars pour Harvard !