La stratégie du collier de perles chinois est un concept incontournable pour comprendre les ambitions économiques et géopolitiques de la Chine. Ce réseau de ports, de bases militaires et d’infrastructures maritimes, qui s’étend de la mer de Chine méridionale au Moyen-Orient et à l’Afrique, illustre la volonté de Pékin de sécuriser ses routes commerciales et d’étendre son influence mondiale.
Au-delà de son rôle stratégique pour l’économie chinoise, cette initiative soulève des enjeux majeurs dans la géopolitique contemporaine. Dans cet article, plongeons au cœur de cette stratégie pour en comprendre les objectifs, les implications et les critiques.
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Qu’est-ce que la stratégie du collier de perles chinois ?
La stratégie du collier de perles chinois désigne un ensemble de ports, bases militaires et infrastructures financés ou contrôlés par Pékin. Ces infrastructures, alignées le long des routes maritimes reliant la Chine au Moyen-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, agissent comme des « perles » sur un « collier » stratégique. L’objectif principal de cette stratégie est de garantir la sécurité énergétique et commerciale de la Chine tout en projetant sa puissance sur les océans.
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Les infrastructures clés dans la stratégie du collier de perles chinois
- Gwadar (Pakistan) : situé près du détroit d’Ormuz, ce port est essentiel pour importer du pétrole sans passer par le détroit de Malacca.
- Hambantota (Sri Lanka) : ce port, bien que controversé, est un maillon essentiel pour l’accès à l’océan Indien.
- Djibouti : la base militaire chinoise à Djibouti représente une percée stratégique pour Pékin sur le continent africain.
- Kyaukpyu (Birmanie) : ce port facilite l’accès direct de la Chine à l’océan Indien, contournant ainsi les routes maritimes congestionnées.
Les objectifs stratégiques du collier de perles chinois
La stratégie du collier de perles chinois répond à plusieurs priorités stratégiques pour le mastodonte économique chinois.
Sécuriser les approvisionnements énergétiques
La Chine est l’un des plus grands importateurs de pétrole au monde. Plus de 80 % de son pétrole transite par le détroit de Malacca, un point de passage étroit et vulnérable. En diversifiant ses routes et en développant des infrastructures comme le port de Gwadar ou celui de Kyaukpyu, Pékin réduit sa dépendance à ce passage critique.
Étendre son influence économique et politique
En investissant dans des ports et des infrastructures dans des pays clés, la Chine renforce ses relations bilatérales. Ces projets, souvent financés par des prêts chinois, créent une dépendance économique des pays bénéficiaires, ce qui permet à Pékin de négocier des conditions favorables dans d’autres domaines.
Renforcer sa puissance militaire
Les installations maritimes comme celle de Djibouti ne sont pas seulement des ports commerciaux, mais aussi des bases militaires. Elles permettent à la Chine de projeter sa puissance, notamment en surveillant les routes maritimes critiques et en soutenant ses opérations à l’étranger.
Réorganiser le commerce mondial
Avec ces infrastructures, la Chine redéfinit les routes commerciales, en les rendant moins dépendantes des réseaux dominés par les puissances occidentales. Ce réseau s’inscrit dans la vision plus large de la Belt and Road Initiative (BRI), qui vise à relier la Chine à l’Europe et à l’Afrique par des infrastructures terrestres et maritimes.
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Les implications géopolitiques du collier de perles chinois
La stratégie du collier de perles chinois a des répercussions majeures sur l’équilibre mondial.
Tensions entre l’Inde et le collier de perles chinois
L’Inde considère cette stratégie comme une tentative d’encerclement, surtout avec des ports comme Hambantota et Gwadar, situés à proximité de ses côtes. En réponse, New Delhi a renforcé ses alliances internationales, notamment via le Quad, pour contrer l’influence de Pékin dans l’océan Indien.
Une dépendance économique accrue
De nombreux pays partenaires, comme le Sri Lanka ou le Bangladesh, se retrouvent endettés envers la Chine après avoir accepté des prêts pour développer leurs infrastructures. Cela conduit parfois à une perte de souveraineté, comme ce fut le cas avec Hambantota, où le Sri Lanka a cédé le port à Pékin pour 99 ans.
Une réorganisation des flux maritimes
Avec le collier de perles, Pékin vise à contourner les infrastructures dominées par les États-Unis et leurs alliés. Cette réorganisation des routes maritimes renforce le rôle de la Chine dans le commerce mondial tout en affaiblissant celui des puissances traditionnelles.
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Exemples concrets de ports stratégiques
Gwadar (Pakistan)
Ce port, construit avec l’aide financière chinoise, est un atout majeur pour Pékin. Non seulement il facilite l’accès au pétrole, mais il renforce aussi les liens sino-pakistanais, dans un contexte où les deux pays partagent une rivalité commune avec l’Inde.
Hambantota (Sri Lanka)
Hambantota est souvent cité comme un exemple de la « diplomatie de la dette ». Incapable de rembourser ses prêts, le Sri Lanka a dû céder ce port stratégique à Pékin, ce qui a suscité des tensions politiques internes et des critiques internationales.
La base militaire de Djibouti
Première base militaire chinoise à l’étranger, elle montre la volonté de Pékin d’étendre sa présence militaire dans des régions critiques pour le commerce, comme la mer Rouge et l’Afrique de l’Est. La Chine y a notamment fait transité des porte-hélicoptères, et serait en capacité d’accueillir un porte-avions chinois.
La base de Djibouti offre tout d’abord un accès stratégique au détroit de Bab-el-Mandeb, point stratégique du commerce international. Par ailleurs, elle constitue un point d’entrée et de repli potentiel crucial dans le cadre d’une stratégie Chine – Afrique.
Les critiques de la stratégie chinoise du collier de perles
Une perte de souveraineté pour les partenaires
Les prêts massifs de la Chine contraignent certains pays à céder le contrôle de leurs infrastructures, alimentant les accusations d’impérialisme économique. C’est notamment le cas en Afrique, mais également plus proche de chez nous en Europe, en Italie par exemple.
Des motivations militaires cachées ?
Bien que présentée comme une initiative économique, la stratégie du collier de perles est souvent perçue comme une façon pour la Chine de projeter sa puissance militaire dans des zones stratégiques.
Des impacts environnementaux
La construction de ports et d’infrastructures dans des zones sensibles entraîne des dégradations environnementales, souvent négligées dans les plans de développement.
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Un sujet récurrent aux concours
La stratégie du collier de perles chinois illustre parfaitement les dynamiques entre économie, politique et stratégie militaire. Elle offre une bonne opportunité de faire une étude de cas, que ce soit en ESH, en géopolitique ou en culture générale. Attention toutefois à ne pas tomber dans une étude de cas bateau !
Tu peux aborder les sujets de la stratégie du collier de perles et des nouvelles routes de la soie chinoises dans une large partie des sujets, liés à la souveraineté, l’indopacifique, les puissances militaires, etc..
Une compréhension des enjeux mondiaux
Étudier cette stratégie dans une copie de concours, c’est comprendre et expliquer comment les infrastructures économiques peuvent être utilisées comme des outils de puissance, un sujet central dans le monde actuel.
La stratégie du collier de perles chinois représente bien plus qu’un réseau d’infrastructures : elle incarne les ambitions économiques et militaires de Pékin à l’échelle mondiale. Ce sujet est une occasion de plonger dans les dynamiques contemporaines de la géopolitique, tout en explorant les défis que pose la montée en puissance de la Chine.
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