Chaque année, les Grandes Ecoles de Commerce ajustent leurs frais de scolarité en fonction de l’inflation, de la concurrence et de leurs besoins d’investissement croissants, et de tout un tas d’autres critères. HEC ne fait pas exception à la règle.
HEC Paris était la première école post-prépa à dépasser le seuil des 60 000€ pour un master Grande Ecole en 2023. L’école jovacienne devrait prochainement mettre à jour ses frais de scolarité pour la rentrée scolaire 2025. Depuis, d’autres écoles ont également dépassé ce seuil symbolique.
À HEC Paris, le Programme Grande Ecole (PGE) est loin d’être le programme le plus cher : le Master en Finance atteint les 50 000 euros sur une seule année d’études. Dans cet article, on t’explique la hausse des frais de scolarité ces 10 dernières années.
L’évolution des frais de scolarité à HEC Paris depuis 10 ans
Le tableau suivant illustre les hausses de frais de scolarité à HEC durant les 10 dernières années. Le mode de calcul est identique pour chaque année, issu de la somme des prix des 3 années de formation et d’une année de césure, choisie par la quasi-totalité des étudiants :
Année | Frais en € | Évolution annuelle (%) | Évolution depuis 2015 (%) | Évolution depuis 2009 (%) |
2024 | 67 400 | +9% | +63% | +105% |
2023 | 61 700 | +7% | +50% | +88% |
2022 | 57 750 | +6% | +40% | +76% |
2021 | 54 450 | +1% | +32% | +66% |
2020 | 53 920 | +8% | +31% | +64% |
2019 | 49 950 | +8% | +21% | +52% |
2018 | 46 050 | +2% | +12% | +40% |
2017 | 45 150 | +6% | +9% | +37% |
2016 | 42 450 | +3% | +3% | +29% |
2015 | 41 250 | +12.40% | +0.00% | +25% |
En 2009, la scolarité à HEC Paris coûtait 8 300€ pour la première année, et 12 300€ pour les deux années de Master, soit des frais de scolarité totaux de 32 900€ sur 3 ans.
Une hausse de plus de 100% depuis 2009
À HEC Paris, les étudiants issus de prépa ECG doivent désormais débourser deux fois plus qu’en 2009 (+105%) pour s’acquitter de leurs frais de scolarité (césure comprise). Pourquoi cette date symbolique de 2009 ? En 2009, HEC Paris annonçait rendre sa scolarité gratuite pour tous les étudiants boursiers bénéficiaires d’une bourse CROUS.
Depuis 10 ans, les frais de scolarité à HEC ont déjà été multipliés par 1,6 passant de 41 250 euros à la rentrée 2015, à 64 700 euros à la rentrée 2024.
Aujourd’hui, malgré les efforts de l’école en termes d’accessibilité financière, force est de constater que les aides financières accordées aux étudiants boursiers grâce notamment à l’action de la Fondation HEC ne suffisent plus à couvrir les hausses de frais.
La période Covid marquait la plus faible hausse annuelle des frais de scolarité, avec une hausse autour d’1% seulement sur la totalité du PGE. En 2024, la période Covid semble bien loin, et l’école augmentait pour la dernière rentrée ses frais de près de 10%.
Comment expliquer la hausse des frais de scolarité à HEC ?
De très nombreuses raisons expliquent de manière générale les hausses de frais de scolarité dans les Grandes Ecoles de commerce ces 10 dernières années.
À la volée, on peut citer notamment : l’ajustement sur l’inflation, la hausse exponentielle de la concurrence, les besoins en investissements massifs dans les nouveaux programmes et les nouveaux campus, la nécessité d’attirer les meilleurs enseignants-chercheurs pour continuer de briller dans les classements internationaux, les aides publiques inexistantes et la disparition des subventions historiques des Chambres de Commerce, etc.
Pour rappel, sauf quelques exceptions, la majorité des Grandes Ecoles de commerce accessibles après une prépa ECG sont à but non lucratif. HEC ne fait pas exception, l’école consulaire étant détenue entre autres par la CCI Paris Ile-de-France et par la Fondation HEC.
Un changement de modèle est-il possible ?
Comme de nombreuses autres écoles, HEC diversifie ses sources de revenus. D’ailleurs, le PGE est bien loin de constituer la majorité du budget de l’école, réalisé en grande partie sur la formation pour les professionnels, les MSc et les MS.
L’ouverture récente du Bachelor HEC en partenariat avec la Bocconi à 24 500€ l’année (plus cher que le PGE post-prépa !) constitue clairement un symbole de la nécessité pour l’école d’étendre ses sources de revenus afin de poursuivre son développement.
Dans le PGE, les étudiants boursiers du CROUS issus de la voie prépa bénéficient de réductions proportionnelles à leur échelon de bourse : de 20% pour les boursiers échelon 0bis à 100% de réduction uniquement pour les boursiers échelon 7 (largement minoritaires parmi les étudiants boursiers).
En réalité, de nombreux étudiants aux moyens plus conséquents pourraient se permettre d’investir 1,5 voire 2 fois plus dans leur scolarité à HEC, alors que certains étudiants boursiers peinent à financer leurs études malgré les aides accordées. Pourrait-on dès lors imaginer un modèle à l’américaine indexé sur les revenus du payeur, avec un PGE à 100 000 voire 150 000 euros pour les étudiants les plus aisés, et aux frais minimum pour les étudiants aux revenus plus modestes ?
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