Exercice commun à toutes les écoles de la BCE, l’épreuve de synthèse de textes ESCP 2025 repose sur un principe simple mais redoutablement technique : confronter trois textes aux approches différentes autour d’une même problématique. Elle reste seule épreuve de français après la suppression de la mythique contraction de texte HEC, mais reste tout aussi exigeante.
Peu médiatisée et souvent délaissée dans les révisions, elle exige pourtant une méthode parfaitement maîtrisée. À la fois rigoureuse et intellectuellement stimulante, elle permet d’évaluer la capacité d’un candidat à organiser une pensée claire, structurée et fidèle aux textes proposés, sans y ajouter de références personnelles. Dans cet article, découvre les modalités de l’épreuve, une synthèse du rapport du jury 2024 et surtout nos ultimes conseils pour cartonner lors de l’épreuve de synthèse de textes ESCP 2025.
Pour réviser une dernière fois et être prêt pour les écrits 2025, retrouve notre page dédiée aux annales 2024. Pour te renseigner sur les écoles, retrouve nos pages dédiées aux classements des écoles, ou encore à leurs alumni les plus célèbres et à leurs salaires de sortie !
L’épreuve de synthèse de textes ESCP
Retrouve tous les coefficients et les dates des épreuves du concours BCE 2025 dans notre article dédié.
Les sujets de synthèse de textes ESCP des années précédentes
2024
Texte n°1 : Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine, 1902
Texte n°2 : Françoise Gaspard, Cahiers du genre, 2011
Texte n°3 : Alexandre de Vitry, Le Droit de choisir ses frères ? Une
histoire de la fraternité, 2023
2023
Texte n°1 : Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, 1762
Texte n°2 : Michaël Fœssel, “Les raisons de la colère“, Revue Esprit, Mars/Avril 2016
Texte n°3 : Louise Knops, “Si vous n’êtes pas en colère, c’est que vous ne faites pas attention“, Politique n°118, décembre 2021
2022
Texte n°1 : Honoré de Balzac, “De la cravate, considérée en elle-même et dans ses rapports avec la société et les individus”, Physiologie de la toilette, 1830
Texte n°2 : Emmanuele Coccia, La vie sensible, 2013
Texte n°3 : Gilles Lipovetsky, Le Sacre de l’authenticité, 2021
2021
Texte n°1 : Pierre-Henri Tavoillot, “Sauvons le débat”, Le Un n°314, 2020
Texte n°2 : Montaigne, Essais, III, 8, 1595
Texte n°3 : Cynthia Fleury, Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment, 2020
2020
Texte n°1 : Michel Serres, La mal propre, Polluer pour s’approprier ?, 2008
Texte n°2 : Christian Godin, La haine de la nature, 2012
Texte n°3 : Francis Wolff, Trois utopies contemporaines, 2017
2019
Texte n°1 : Charles Péguy, Cahiers de la quinzaine, 1903
Texte n°2 : André Salmon, Storytelling, La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, 2007
Texte n°3 : Myriam Revault d’Allones, La Faiblesse du vrai, Ce que la post-vérité fait à notre monde, 2018
2018
Texte n°1 : Régis Debray, Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire, 1978
Texte n°2 : Emmanuel Todd, Où en sommes-nous ? Une esquisse de l’histoire humaine, 2017
Texte n°3 : Bruno Latour, Où atterrir – Comment s’orienter en politique, 2017
2017
Texte n°1 : Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, GF, 1992 [1755].
Texte n°2 : Didier Fassin, La Raison humanitaire, une histoire morale du temps présent, Gallimard/Seuil, 2010.
Texte n°3 : Yves Michaud, Contre la bienveillance, Stock, 2016,
2016
Texte n°1 – Paulin Ismard, La démocratie contre les experts – Les esclaves publics en Grèce ancienne – 2015
Texte n°2 – Eric Sadin, La vie algorithmique – Critique de la raison numérique – 2015
Texte n°3 – Alain Supiot, La gouvernance par les nombres – Cours au Collège de France (2012 – 2014) – 2015
2015
Texte n°1 – Luc Boltanski, La souffrance à distance – Morale humanitaire, médias et politique – 1993
Texte n°2 – David Le Breton, L’adieu au corps – 1999
Texte n°3 – Grégoire Chamayou, Théorie du drone – 2013
Synthèse du rapport de jury de l’épreuve de synthèse de textes ESCP 2024
En 2024, les copies de synthèse ont montré une grande hétérogénéité. Si les meilleurs candidats ont produit des synthèses solides, une part importante a souffert d’un manque de maîtrise de la langue, avec des fautes grammaticales, des tournures maladroites et des problèmes de lisibilité. Le jury rappelle que la qualité de la langue est un critère fondamental de l’épreuve : elle doit être précise, fluide et rigoureusement correcte.
Du point de vue du contenu, si les règles de la synthèse sont globalement respectées, trop de copies tombent dans la juxtaposition de points de vue, sans confrontation réelle entre les textes. Or, l’objectif n’est pas d’empiler les idées des auteurs, mais d’en tirer une réflexion organisée, problématisée, et clairement structurée.
Des difficultés persistantes dans la compréhension et la confrontation
Les trois textes proposés, signés Charles Péguy, Françoise Gaspard et Alexandre de Vitry, interrogeaient chacun à leur manière la notion de fraternité, en lien avec l’égalité. Si Péguy a été largement compris et utilisé (souvent trop), le texte de Gaspard a parfois été réduit à des formules contemporaines sans prise en compte de sa portée historique. Quant au texte de Vitry, il a été le plus mal interprété : sa dimension historienne a été négligée et son propos souvent mal attribué, les candidats confondant sa voix avec celle des révolutionnaires dont il rend compte.
Ce défaut d’analyse se retrouve dans les verbes de discours utilisés : dire qu’un auteur « critique » ou « défend » une idée sans distinguer s’il en est l’auteur ou le rapporteur brouille la compréhension du corpus. De plus, la réflexion sur la fraternité a souvent été simplifiée ou réduite à une idée unique par texte, sans prise en compte des nuances.
Construire une synthèse pertinente : clarté, problématique, rigueur
Le jury a insisté sur l’importance d’une problématique claire et pertinente, qui pose un vrai problème plutôt qu’un simple thème. Les bonnes copies évitent les formulations vagues comme « Comment la fraternité s’est-elle construite ? » ou les structures descriptives type « un axe sur la fraternité, un autre sur l’égalité ». Une bonne problématique permet au contraire d’entrer dans une réflexion dynamique, où les textes dialoguent vraiment entre eux.
L’ordre de présentation ne doit pas être dicté par la clarté ou la facilité d’un texte, mais par la logique argumentative. Trop de candidats ont centré leur synthèse sur Péguy, au détriment d’une vraie mise en tension des trois positions. D’autres ont structuré leur propos comme un comparatif figé entre des valeurs (« liberté, égalité, fraternité »), déconnecté du sujet.
Enfin, le jury rappelle qu’une bonne synthèse est un texte autonome. Elle doit être lisible pour un lecteur qui ne connaît pas les textes. Cela suppose une expression claire, des transitions nettes, une utilisation précise du vocabulaire, et des références aux textes qui soient suffisamment explicites.
Style, rigueur et exactitude : les exigences de la rédaction
Les erreurs d’orthographe ont été nombreuses, y compris sur les noms des auteurs ou sur les termes clés comme « fraternité » (souvent transformé en « fraternalité ») ou « fratrie ». Ces fautes révèlent un manque de rigueur et peuvent pénaliser lourdement la copie. Les meilleurs candidats, au contraire, ont su montrer une conscience aiguë de la langue, en s’appuyant notamment sur les nuances lexicales des textes.
Le jury met en garde contre les effets de style déplacés, les phrases nominales à effet journalistique ou les introductions tape-à-l’œil qui nuisent à la précision de la pensée. Une bonne rédaction doit viser la justesse et la clarté, sans artifices.
Nos ultimes conseils avant l’épreuve de synthèse de textes ESCP 2025
On entend souvent tout et son contraire lorsqu’il s’agit des règles et des conseils pour la synthèse de textes ESCP au concours BCE. De plus en plus d’étudiants maîtrisent désormais les règles de forme comme précisé dans le rapport de jury, mais à toutes fins utiles mieux vaut te les préciser encore une dernière fois.
Quelle est la forme générale de la synthèse de texte ESCP en 2025 ?
Ton rendu final se compose d’une synthèse de 300 mots (plus ou moins 10%), tout excès dans un sens ou dans l’autre sera discriminant pour ta copie. Tu disposes de 4 heures, tu n’as donc pas le droit à l’erreur. Ton texte doit être structuré comme suis :
Problématique sous forme de question fermée (?)
Sous-question 1 (?)
Alinéa – Paragraphe 1
Sous-question 2 (?)
Alinéa – Paragraphe 2
Sous-question 3 (?)
Alinéa – Paragraphe 3
Pas de conclusion !
Les règles de la synthèse de texte ESCP
L’objectif ici n’est pas de te réexpliquer l’esprit de l’épreuve (le site de la BCE le fait très bien) mais plutôt de te rappeler quelques consignes de forme que tu pourras relire 5 minutes avant l’épreuve afin de te rassurer et ne rien oublier. C’est parti !
Faire une bonne problématique : pose vraiment la question avec un « ? », attention à ne pas être trop large. Pour cela évite les interrogatifs comme « Comment » ou « En quoi ».
Comptage des mots : souligne tous les cinquante mots et indique le décompte progressif dans la marge de la copie.
Présenter un auteur : le nom de famille suffit si l’auteur est masculin et décédé (exemple : « Zola »). Sinon, dans tous les autres cas précise le prénom et le nom de famille. Dans tous les cas, la mention d’un auteur (y compris plusieurs mots) ne compte que pour un seul mot dans ton décompte.
Faire parler un auteur : pour apporter un dynamisme tu peux « donner la parole » à un auteur. Exemple : Question 1 ? « Tout à fait impossible !, s’exclameraient de concert les trois auteurs ». À utiliser avec une grande prudence toutefois.
Questions : tes trois paragraphes sont introduits par une question. Tu peux y inclure des connecteurs pour appuyer davantage le lien logique entre les parties (attention, la simple utilisation d’un connecteur ne doit pas se substituer à la vraie logique démonstrative !)
Ordre des auteurs : au sein de tes trois paragraphes, varie l’ordre de synthèse des auteurs. Par exemple, ne commence pas tes 3 paragraphes par la synthèse de la pensée du même auteur.
Verbes de parole : utilise des verbes de parole et surtout d’opinion pour présenter le fond de chaque texte. Exemple : affirmer, prouver, réfuter, etc. Proscris les verbes simples ou trop généraux : dire, penser, ajouter, mentionner, etc.
3 phrases maximum dans un paragraphe : chaque paragraphe comporte 3 phrases, une phrase par auteur. Nul besoin de faire des phrases à rallonge, favorise la clarté tout en adoptant un style parfait.
300 mots : ne dépasse pas 330 ou moins de 270 mots. Sur une épreuve de 4h, ta copie sera directement discriminée.
Pas plusieurs fois même verbe : attention à ne pas utiliser plusieurs fois le même verbe d’opinion pour les auteurs. La langue française est suffisamment riche pour parvenir à trouver 9 verbes en 4 heures !
Utiliser les 4 heures : l’épreuve est (très) longue. Profite des 4 heures pour améliorer le style de ta copie, réfléchir à chaque mot, chaque tournure de phrase. Avec 4 heures à ta disposition, il est tout simplement inenvisageable de laisser une faute d’orthographe dans ta copie.
Épreuve à part entière du concours BCE, la synthèse de textes ESCP 2025 requiert à la fois méthode, clarté et rigueur. Sa réussite repose moins sur l’érudition que sur la capacité à restituer fidèlement et intelligemment la pensée d’autrui. En t’y préparant sérieusement, tu pourras faire la différence sur une épreuve trop souvent négligée, et qui pourtant récompense les candidats les plus méthodiques.
Bonne révision et bon courage pour ta préparation !
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