L’épreuve de culture générale HEC est l’une des plus emblématiques épreuves du concours BCE 2025. Elle est proposée par une grande majorité d’écoles, à l’exception notable de l’EDHEC, de l’ESSEC et de l’ICN. Elle compte entre 4 et 6 de coefficient, selon les écoles et les filières, ce qui en fait une matière à ne pas sous-estimer dans ta stratégie.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas une épreuve qui récompense les élèves ayant appris le plus de références, mais bien ceux capables de construire une réflexion singulière, rigoureuse et bien illustrée. Tu découvriras dans cet article tous nos conseils pour briller le jour de l’épreuve de culture générale HEC 2025 sans te perdre dans une accumulation inutile de savoirs.
Pour réviser une dernière fois et être prêt pour les écrits 2025, retrouve notre page dédiée aux annales 2024. Pour te renseigner sur les écoles, retrouve nos pages dédiées aux classements des écoles, ou encore à leurs alumni les plus célèbres et à leurs salaires de sortie !
L’épreuve de culture générale HEC
Le jour de l’épreuve, tu disposes de quatre heures pour rédiger une dissertation sur un sujet en lien avec le thème de l’année. L’intitulé est généralement assez large pour permettre différentes approches, et parfois très original. C’est donc à toi de proposer une problématique claire et un plan structuré, en évitant à tout prix les formules toutes faites ou les plans appris par cœur. Le plus important est d’adapter ta réflexion au sujet posé, et de ne pas plaquer artificiellement des références ou des analyses. La qualité de ton raisonnement primera toujours sur le nombre d’auteurs cités.
Il n’est pas nécessaire de connaître une centaine de références pour réussir. Au contraire, une vingtaine d’exemples bien choisis et maîtrisés en profondeur peuvent largement suffire, à condition de savoir les mobiliser au bon moment. Le jury valorise les copies personnelles, argumentées et bien écrites. Tu dois donc soigner ton expression, mais surtout faire preuve de réflexion personnelle : ne te jette pas sur un plan stéréotypé dès les premières minutes, prends le temps de vraiment penser le sujet. N’hésite pas à intégrer des œuvres d’art ou des films pour enrichir ton propos, à condition qu’ils servent ton raisonnement. Et souviens-toi qu’une référence mal utilisée peut desservir ton devoir : mieux vaut faire simple et pertinent qu’érudit et hors-sujet.
Retrouve tous les coefficients et les dates des épreuves du concours BCE 2025 dans notre article dédié.
Les sujets de culture générale HEC des années précédentes
2024 : Sois sage, Ô ma violence
2023 : L’épreuve du monde
2022 : Aimer, est-ce se perdre ?
2021 : Dire l’animal
2020 : Peut-il y avoir une civilisation du désir ?
2019 : Les blessures de la mémoire
2018 : Mon corps et moi (HEC) / Que faire de notre corps ? (emlyon)
2017 : Faire parler un texte (HEC) Une parole peut-elle faire événement ? (emlyon)
2016 : Un monde sans nature (HEC) / Peut-on renoncer à l’idée de nature ? (emlyon)
2015 : Le crépuscule de la vérité (HEC) / La fidélité au réel définit-elle le vrai ?
2014 : Ouvrir un espace (HEC) / Peut-on s’approprier l’espace ? (emlyon)
2013 : Le plaisir se mérite-t-il ? (HEC) / Y’a-t-il une unité du plaisir ? (emlyon)
Synthèse du rapport de jury de l’épreuve de culture générale HEC 2024
Le sujet donné cette année, Sois sage, ô ma violence, a pris à contre-pied les attentes des candidats. Sa forme exclamative, personnelle et paradoxale, éloignée des formulations traditionnelles, visait à provoquer une vraie réflexion. Le jury explique que cette phrase n’était pas à interpréter comme une simple citation littéraire, même si elle fait écho à Baudelaire, mais comme une invitation à interroger le rapport intime du sujet à sa propre violence. La formulation singulière portait en elle plusieurs tensions : un impératif d’apaisement (« sois sage ») adressé à une part obscure et personnelle (« ma violence »), une forme de reconnaissance (« ô ») mêlant admiration, peur ou supplication. Il fallait donc aller au-delà d’un simple plan-type pour entrer dans une pensée nuancée sur la subjectivité, le rapport à soi, la maîtrise, la puissance et la démesure.
Ce que le jury attendait des candidats
Face à ce sujet déroutant, le jury attendait d’abord une lecture attentive de la formulation, avant toute tentative de plan. Il fallait éviter les automatismes (sujets sur la sagesse ou la violence en général) et au contraire travailler la spécificité du lien entre les deux termes. Le jury insiste : il ne s’agissait pas de parler « de la violence en général » ni de poser la question « faut-il canaliser la violence ? », mais de comprendre ce que signifie s’adresser à sa propre violence, et comment cette adresse transforme l’expérience humaine.
Les meilleures copies sont celles qui ont su faire dialoguer plusieurs dimensions du sujet : la subjectivité (« ma »), l’introspection, le paradoxe apparent (« sois sage » vs « violence ») et la tonalité lyrique du « ô », souvent négligée. Elles ont vu que la réflexion devait porter autant sur la nature de la violence intérieure que sur la possibilité de sa transformation sans sa disparition. En somme, la question n’était pas : « La violence est-elle bonne ou mauvaise ? », mais : peut-elle être intégrée à une quête de sagesse ? Et si oui, à quel prix ?
Les faiblesses fréquentes dans les copies
Le jury déplore une série de maladresses redondantes. De nombreux candidats ont traité le sujet en le transformant : « la sagesse et la violence sont-elles compatibles ? », « peut-on éduquer la violence ? », ou encore « faut-il en finir avec la violence ? ». D’autres ont repris des plans déjà vus, comme celui d’Ecricome (La violence peut-elle être rationnelle ?), sans adapter leur réflexion à la dimension existentielle et intime du sujet HEC.
La majorité des copies les plus faibles ont enchaîné des paragraphes illustratifs sans fil conducteur, avec des auteurs mal mobilisés (Hobbes, Freud, Arendt, Camus…), des citations approximatives, ou des amorces anecdotiques. Certaines copies ont débuté par des citations de plusieurs vers sans lien avec la réflexion. Surtout, les analyses restaient souvent thématiques et descriptives, sans problématisation forte ni structure argumentative solide. Le jury a aussi remarqué une confusion fréquente entre efficacité et efficience, des plans rigides, et une faible maîtrise de l’expression écrite, autant de défauts qui nuisent à la lisibilité et à la profondeur des copies.
Ce que les bonnes copies ont réussi
Les meilleures copies, notées autour de 13 à 15, ont compris que « Sois sage, ô ma violence » n’appelait pas un simple commentaire sur les bienfaits de la sagesse ou les méfaits de la violence. Elles ont su prendre au sérieux l’injonction intérieure, et en tirer des pistes de réflexion sur la subjectivité, le contrôle de soi, le rôle de la violence dans l’histoire personnelle et collective. Certaines ont montré que la violence pouvait avoir un rôle structurant, moteur, vital même, mais qu’il fallait apprendre à en reconnaître la puissance sans pour autant s’y soumettre.
Ces copies ont intégré la complexité du rapport entre le moi et sa part violente, en s’interrogeant sur la possibilité d’un dialogue intérieur avec ce que l’on porte de plus pulsionnel, de plus archaïque. Elles ont fait appel à des références solides et bien exploitées (Platon, Rousseau, Nietzsche, Freud…), en évitant l’accumulation. Certaines ont brillamment mobilisé l’image du cheval noir et du cheval blanc chez Platon, ou la pulsion de mort freudienne, pour interroger le fondement psychique de la violence.
Les copies les plus brillantes
Dans les copies notées au-dessus de 16, le jury a retrouvé une pensée authentique, construite, personnelle et nuancée. Ces copies ont traité « Sois sage, ô ma violence » comme une méditation sur le moi divisé, capable de se parler à lui-même dans un acte de lucidité, voire de spiritualité. Elles ont exploré la violence comme force créatrice, parfois féconde, parfois destructrice, toujours intime. Des références plus originales sont apparues : Levinas, Sartre, Nietzsche, Arendt, mais surtout des articulations fines, des analogies pertinentes et une grande cohérence argumentative.
Le rapport note que ces copies ne se contentaient pas de faire dialoguer des auteurs : elles osaient penser à partir d’eux, parfois même en les contredisant, en les nuançant, en se les appropriant. Elles montraient que la violence n’était pas simplement une affaire sociale ou politique, mais une part constitutive de la condition humaine, et que la sagesse consistait peut-être moins à l’éteindre qu’à l’écouter, la reconnaître, voire lui parler.
Le sujet « Sois sage, ô ma violence » a permis de distinguer les candidats capables de dépasser les automatismes pour proposer une pensée personnelle, incarnée et construite. Loin de sanctionner les candidats démunis devant un sujet atypique, le jury a voulu récompenser ceux qui ont su saisir la singularité du thème et s’y confronter sincèrement. Penser en culture générale, c’est assumer la difficulté, accepter l’étrangeté, et transformer sa culture en réflexion vivante. Cette année encore, les meilleures copies ont montré que l’authenticité, la justesse du raisonnement et la qualité de l’écriture restent les clés d’une réussite durable.
Nos ultimes conseils avant l’épreuve de culture générale HEC 2025
Traite le sujet, toujours le sujet et rien que le sujet. C’est une des principales difficultés, et 90% des étudiants en prépa ECG ont tendance à tomber dans le piège : traiter un sujet adjacent qui « ressemble » au sujet du concours, parce qu’ils tentent de rapprocher le sujet du concours de ce qu’ils connaissent. C’est le meilleur moyen de finir en hors sujet !
Pour éviter ce problème, une seule méthode efficace : il faut prendre du temps à analyser en profondeur le sujet avec une méthodologie parfait pour en cerner tous les enjeux, et ne surtout pas se lancer trop vite dans la rédaction. En culture générale, ce n’est clairement pas la taille qui compte : mieux vaut une copie plus courte et ultra-pertinente qu’un long enchaînement de verbiage tournant autour du sujet sans vraiment le traiter. Pour cela, tu peux utiliser notre méthode FNEVOPUF : valable en culture générale HEC, Ecricome ou ESSEC.
Officiellement rien n’empêche d’avoir un plan en 3 parties et 3 sous-parties. Dans les faits, étant donné que la majorité des candidats les mieux préparés y parviennent de manière pertinente, autant faire de même à moins d’avoir une excellente raison de ne produire de deux sous-parties par grande partie.
N’oublie pas que le sujet peut avoir une formulation très farfelue. Dans ce cas, l’épreuve se joue au mental. Tous les candidats se retrouvent dans la même difficulté de compréhension, et donc les candidats fournissant la meilleure analyse du sujet parviendront davantage à se démarquer que sur un sujet finalement classique et sans difficultés de compréhension particulières.
Attention à l’écriture, l’orthographe et la grammaire. Au vu du niveau orthographique global des étudiants, écrire une copie parfaite, propre et sans aucune coquille c’est déjà presque une performance…
Pour réussir cette épreuve de culture générale HEC 2025 si singulière du concours BCE, ne cherche pas à impressionner par l’accumulation de savoirs. Ce qui fera la différence, c’est ta capacité à réfléchir honnêtement au sujet, à mobiliser des références que tu maîtrises vraiment et à proposer un propos structuré et personnel. En culture générale, la qualité l’emporte toujours sur la quantité.
Bonne révision et bon courage pour ta préparation !
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