Le modèle IS-LM-BP, développé par Mundell et Fleming en 1961, est une extension du modèle IS-LM classique qui intègre les dynamiques des échanges internationaux. Il répond à une question clé : comment les politiques économiques fonctionnent-elles dans un monde où les capitaux circulent librement entre les pays ? Le modèle IS-LM initial se limitait à une économie fermée, raison pour laquelle il a ensuite été approfondi avec le modèle IS-LM-BP, qui lui s’intéresse aux interactions entre marchés des biens, marchés monétaires et balances des paiements dans une économie ouverte.
Dans cet article, on te donne toutes les clés d’analyse pour maîtriser ce modèle incontournable !
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Introduction au modèle IS-LM-BP
Ce modèle, issu des travaux de Mundell et Fleming (1961), s’interroge sur les conséquences d’une plus forte mobilité internationale des capitaux sur l’efficacité des politiques économiques conjoncturelles.
Le raisonnement initial keynésien se faisait en économie fermée sans prendre en compte les conséquences, pour les balances commerciales et plus généralement les balances des paiements, de ces politiques.
Il repart du modèle IS-LM de Hicks et Hansen (1931) qui montrait l’efficacité du policy-mix, c’est-à-dire de politiques monétaires et budgétaires de relance menées conjointement afin d’éviter un ou des effets d’éviction (en ce qui concerne les politiques budgétaires) et pour faire face au risque de trappe à liquidité (en ce qui concerne les politiques monétaires).
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Les fondements du modèle IS-LP-BP
IS : l’investissement (la demande de capital) est égal à l’épargne (l’offre de capital), dans le modèle keynésien comme dans le modèle néoclassique. On fait varier le taux d’intérêt et on regarde l’impact sur le revenu. Elle est décroissante car l’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt. Son équation est : y = s/b avec b l’indicateur d’élasticité de l’investissement.
LM : l’offre de monnaie est égale à la demande de monnaie. C’est sur LM que l’on regarde les conséquences d’une variation de revenu sur le taux d’intérêt.
Dans le modèle keynésien, « les économistes traditionnels ont bien compris que l’épargne dépendait du revenu, mais non que le revenu dépendait de l’investissement, de telle sorte que lorsque l’investissement varie, le revenu est forcé de varier autant qu’il faut pour amener l’épargne à correspondre à l’investissement. », c’est-à-dire que I -> Y -> S/C plutôt que L -> Y
-> S/C -> I. C’est la variation du revenu qui fait que I = S.
L’explication du modèle IS-LM-BP
La courbe IS
La courbe IS représente l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt (i) et de revenus (Y) qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et des services. Sur ce marché, le niveau général des prix étant donné, l’offre (Y) correspond au revenu, qui se partage entre la consommation (C) et l’épargne (S). Y = C + S
- La demande globale (D) se décompose en consommation (C) et investissement (I), (D=C+I), et l’équilibre entre l’offre et la demande dépend donc de l’équilibre entre l’investissement et l’épargne (I=S implique Y=D).
- L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt (car la hausse des taux d’intérêt, en augmentant le coût de financement pour les entreprises, réduit le montant des investissements rentables). L’épargne est une fonction croissante du revenu.
Ainsi, la courbe IS représente les couples de valeur (Y, i) compatibles avec la réalisation de l’équilibre sur le marché des biens et des services (I=S) ; la pente de IS est négative : si i diminue, I augmente, alors S doit augmenter aussi (I=S) ; cela présuppose que Y augmente également, donc i et Y varient en sens inverse (cette pente est d’autant plus forte que l’investissement est moins sensible aux variations du taux d’intérêt).
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La courbe LM
Explication de la courbe LM
La courbe LM représente l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt (i) et de revenu (Y) qui assurent l’équilibre sur le marché monétaire. Sur ce marché, l’offre M est déterminée par la politique de la Banque centrale. La demande, L (pour liquidité), se partage en une demande d’encaisses de transaction (L1) et de spéculation (L2).
On rappelle que Keynes a été le premier à considérer qu’il peut exister une demande (détention de liquidité) de monnaie pour elle-même, car les liquidités rendent des services.
La courbe LM et la demande de liquidité
Les trois motifs de demande de liquidité pour Keynes sont : effectuer des transactions, par précaution et par spéculation (les individus détiennent des liquidités car le taux d’intérêt ne leur a pas paru suffisamment rémunérateur pour les placer = ils attendent une hausse du taux d’intérêt).
La demande d’encaisse de transaction L1 est une fonction croissante du niveau du revenu (plus on est riche, plus on dépense… et plus on a besoin de moyens de paiement).
La demande d’encaisse de spéculation L2 s’explique ainsi : les spéculateurs conservent leurs encaisses monétaires lorsque les cours des titres financiers sont élevés, car ils anticipent alors une baisse. Ils les utilisent au contraire pour acheter des titres quand les cours sont bas, espérant réaliser une plus-value. L2 est une fonction décroissante du taux d’intérêt car le cours des titres varie en sens inverse du taux d’intérêt, L2 = L2 (i). La condition d’équilibre est donc donnée par M = L1 (Y) + L2 (i).
La courbe LM représente les couples de valeur (Y,i) compatibles avec cet équilibre. La pente de LM est positive dans la « phase normale ». La partie horizontale de la courbe correspond à la « trappe à liquidité » (le taux d’intérêt est tellement faible que la monnaie est thésaurisée) et la partie verticale à la « phase classique » (il n’y a plus de thésaurisation, toute la monnaie est placée).
Le risque de la politique monétaire expansive est la trappe à liquidité. Toutefois, une hausse des dépenses publiques présente un nouveau risque : celui que l’État se substitue aux investisseurs privés en exerçant une pression à la hausse sur les taux d’intérêt (effet d’éviction = crowding out). Il faut donc mener conjointement une politique monétaire et une politique budgétaire de relance. On obtient ainsi le modèle IS-LM.
Tu es désormais prêt à affronter tous les sujets qui demandent une maîtrise du modèle IS-LM-BP !
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