Célèbre pour la salsa, le mambo et la rumba, Cuba est une île des Caraïbes située à l’entrée du golfe du Mexique. Cela tombe bien ! Une partie du programme de géopolitique et d’espagnol en prépa ECG se concentre sur l’Amérique Latine, et Cuba en fait justement partie. Pourtant, ce pays est souvent oublié des cours des professeurs alors qu’il s’agit d’un sujet classique, surtout à l’oral.
Le plus souvent, Cuba est connu pour sa triste crise des missiles dont tu dois savoir parler à l’oral et dans une copie. Et surtout, cette connaissance est indispensable pour comprendre la situation actuelle de l’île. Mais attention, le contexte économique, social et géopolitique de Cuba ne cesse d’évoluer. Tu trouveras dans cet article une actualisation de la situation de cet État pour briller au concours en prépa ECG.
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Le contexte général pour comprendre la crise de Cuba
Montagnes, plaines, plages paradisiaques et récifs coralliens, Cuba est la plus grande île des Caraïbes avec sa superficie d’environ 110 860m km² et sa population de près de 11 millions d’habitants.
En ce qui concerne l’histoire de cette île, Cuba a été découverte en 1492 par Christophe Colomb Cristóbal Colón). Les Cubains sont devenus indépendants en 1902 entre des conflits contre l’Espagne et sous l’influence américaine. Enfin, en 1959, Fidel Castro et Che Guevara ont renversé le dictateur Batista instaurant alors un régime communiste. Cuba est aujourd’hui dirigé par Miguel Díaz-Canel et ce depuis 2018.
D’un point de vu économique, Cuba dépend du tourisme en particulier dans des villes phares comme La Havane. Comme toute économie spécialisée, Cuba dépend essentiellement des exportations de sucre, de cigares et du soutien étranger. Par ailleurs, l’embargo des États-unis en vigueur depuis les années 1960 continue d’influencer son développement. C’est pourquoi des réformes de modernisation sont progressivement mises en place afin de s’ouvrir au monde extérieur.
La crise des missiles de Cuba : l’indispensable à connaître
La crise des missiles de Cuba fut une confrontation majeure entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique pendant la Guerre Froide (octobre 1962). Elle est considérée comme l’un des moments où le monde s’est le plus approché d’un conflit nucléaire.
Pour commencer, après la révolution de 1959, Cuba s’est rapproché de l’URSS d’où l’inquiétude des États-Unis. Fidel Castro était alors au pouvoir. Cette inquiétude s’est amplifiée en 1961 lorsque des exilés cubains soutenus par les États-Unis ont essayé d’envahir Cuba : c’est l’épisode de la Bay of Pigs. Dès lors, les tensions entre le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est sont à leur apogée, en particulier avec la course aux armements nucléaires.
D’où la crise des missiles. Le 14 octobre 1962, un avion espion américain U-2 détecte des bases de missiles nucléaires soviétiques en construction à Cuba capables de frapper les États-Unis en quelques minutes. Le président John F. Kennedy exige alors le démantèlement des missiles et instaure un blocus naval (“quarantaine”) pour empêcher l’arrivée d’autres armes soviétiques à Cuba. Les échanges diplomatiques et militaires entre les deux blocs s’intensifient alors avec le risque d’une escalade vers la guerre nucléaire.
La crise des missiles de Cuba se résout finalement avec l’accord secret du 28 octobre 1962. Dans cet accord, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev accepte de retirer les missiles de Cuba, si les États-Unis promettent de ne pas envahir l’île et s’ils retirent leurs missiles nucléaires déployés en Turquie près des frontières soviétiques. Cela aura permis d’éviter la guerre nucléaire en poussant les deux puissances à établir des canaux de communication directe comme le “téléphone rouge” entre Washington et Moscou.
La crise économique actuelle à Cuba
Depuis 2020, Cuba souffre d’une crise économique redoutable. La pire depuis 30 ans : baisse du pouvoir d’achat, détérioration des services publiques, coupures de courant, pénuries alimentaires, développement du marché noir… Comment expliquer cette crise à Cuba ?
Un système monétaire unique et en difficulté
Il faut savoir que la situation monétaire à Cuba est unique au monde, et particulièrement complexe. Ces dernières années, l’économie cubaine fonctionnait officiellement avec 2 monnaies : le CUP et le CUC (péso cubain convertible). Depuis 2021, seul le CUP (péso cubain) perdure. En janvier 2023, le gouvernement a introduit d’importantes réformes monétaires. En particulier, le peso a été dévalué à 1 ₱ = 24$ afin de s’aligner avec les marchés internationaux. Or en réalité, ce taux officiel n’a aucun sens dans la vie quotidienne des cubains.
En réalité, la vraie valeur du péso cubain correspond au taux de la rue, qui est très variable… selon chaque interlocuteur ! Ainsi, à l’aéroport de La Havane des agences échangent 1 euro contre des pésos au taux officiel (25 pesos à l’heure de rédaction de cet article). Hors de l’aéroport, 1 euro peut s’échanger contre 100 pesos auprès des chauffeurs de taxis, contre 120 à 150 pesos dans les hôtels, et jusqu’à 200 ou 250 pesos auprès des locaux. C’est pourquoi si jamais tu projettes d’aller à Cuba, n’apporte que du cash en euro ou en dollars… et change la monnaie auprès des habitants directement, et surtout pas auprès des agences officielles !
Les taux de change de la rue sont… propres à Cuba : de nombreux commerçant ne font aucune différence entre un euro, un dollar américain, un dollar canadien et un franc suisse.
Une spirale inflationniste importante
Cuba se trouve actuellement dans une spirale inflationniste à hauteur de 30% par an environ. Aussi, même si les salaires augmentent, les prix augmentent encore plus vite d’où une perte de pouvoir d’achat pour la population.
De plus, Cuba pâtit toujours des sanctions américaines. Depuis 1962 Cuba est sous embargo américain… et cette situation catastrophique du point de vue économique pour l’île n’a jamais pris fin. En 2021 Cuba a été ajoutée par les États-Unis à la liste « Estados patrocinadores del terrorismo », de quoi faire chuter les IDE (investissements directs étrangers), les exportations et les contrats commerciaux. D’ailleurs, Trump a également bloqué les transferts de fonds (remesas). On ne peut que s’attendre au pire avec le retour de Trump à la tête des Etats-Unis, qui voient de manière générale d’un très mauvais œil la présence d’un modèle d’Etat si différent du modèle américain, et pourtant si proche géographiquement.
Les chiffres clés pour comprendre la crise de Cuba
Voici quelques chiffres clés sur la crise de Cuba :
- Cuba importe presque la totalité des produits de première nécessité.
- 1L de lait coûte 10$.
- 40% des Cubains n’ont pas accès au dollar.
- 88% des Cubains vivent avec moins de 1,9$ par jour.
Le nombre de touristes diminue drastiquement (4 200 000 en 2019 contre seulement 1 800 000 en 2023). Certains pays sont plus difficilement accessibles au tourisme après avoir visité Cuba (les Etats-Unis notamment). Cuba enregistre le plus grand exode migratoire depuis 1959. Selon la Oficina de Aduanas y Protección Fronteriza de Estados Unidos, en 2023 plus de 153 000 migrants cubains ont été enregistrés. Si on ajoute à ce chiffre le nombre de migration vers les États Unis en 2022, en deux ans c’est environ 4,8% de la population cubaine qui s’est exilée aux Etats-Unis.
Cuba fait donc face à de nombreux enjeux d’actualité. Alors, un conseil, ne fait pas l’impasse dessus, cela pourrait faire l’objet d’un sujet en espagnol, d’une colle en géopolitique, ou tu pourrais t’en servir comme étude de cas dans une dissertation de géopolitique en d’ESH. Bref, Cuba est un exemple en or en prépa ECG ! Abonne-toi à notre compte Instagram pour ne rater aucun article.