Chaque lundi, nous te proposons un tour d’horizon des faits d’actualités les plus marquants pour enrichir ta culture générale et t’aider à briller en géopolitique, économie ou relations internationales. Cette semaine, nous revenons sur les législatives au Sénégal, l’affaire Marine Le Pen, les tensions autour de l’accord Mercosur, la décision stratégique de Joe Biden concernant l’Ukraine, et les débats houleux de la COP29 à Bakou. Autant de sujets qui pourront te servir dans une introduction en géopolitique, en ESH, ou lors de tes oraux de langues vivantes.
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Les accords Mercosur et la colère des agriculteurs
Les négociations autour de l’accord UE-Mercosur ont ressurgi dans l’actualité cette semaine, alimentant une colère croissante chez les agriculteurs français. Cet accord de libre-échange, négocié depuis plus de vingt ans, vise à renforcer les relations commerciales entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). Toutefois, il soulève des inquiétudes majeures, en particulier chez les éleveurs et les céréaliers français, qui redoutent une concurrence déloyale et une fragilisation de leurs filières déjà en difficulté.
Les raisons (et non les raisins !) de la colère
Les agriculteurs pointent du doigt plusieurs aspects problématiques de l’accord. D’abord, les normes de production dans les pays du Mercosur sont perçues comme moins exigeantes sur le plan environnemental, sanitaire et social, notamment concernant l’utilisation des pesticides ou le bien-être animal. Ensuite, les volumes d’importation prévus, même qualifiés de « petits » par Bruxelles, pourraient ébranler des secteurs stratégiques comme la viande bovine, les volailles ou encore le sucre. Les agriculteurs dénoncent également une distorsion de concurrence qui risque d’aggraver le déclin de l’agriculture française.
Une opposition française renforcée
Face à ces menaces, la France affiche une opposition ferme à l’accord, avec le soutien des agriculteurs et d’une classe politique étonnamment unanime. Lors de son récent passage en Argentine, Emmanuel Macron a réitéré son refus de signer l’accord « en l’état », rappelant son engagement à protéger les filières agricoles françaises. Le président a notamment mis en avant l’incompatibilité de l’accord avec les normes environnementales européennes et les efforts demandés aux agriculteurs français pour adapter leurs pratiques.
Cette opposition s’inscrit dans un contexte de bouleversement de la mondialisation : la mondialisation d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a 20 ans, alors même que les puissances contemporaines cherchent à maintenir leurs souverainetés sur les secteurs stratégiques comme la production agricole.
Une mobilisation qui s’intensifie
La colère des agriculteurs face à l’accord Mercosur a pris une ampleur nationale ce lundi, avec plus de 80 manifestations recensées à travers le pays. Ces blocages, notamment sur des axes majeurs comme la N118 ou l’A10 en région parisienne, perturbent fortement la circulation et témoignent de la détermination des agriculteurs à se faire entendre. Pour eux, cet accord incarne non seulement une menace économique, mais aussi une remise en question des normes et des valeurs qui régissent l’agriculture européenne. Ces mobilisations illustrent les tensions croissantes entre les enjeux économiques globaux et la sauvegarde des filières locales, renforçant un débat brûlant sur l’avenir du secteur agricole en France.
En résumé, l’accord Mercosur continue de polariser les débats et de mobiliser les acteurs agricoles, faisant des relations commerciales UE-Mercosur une actualité brûlante cette semaine.
L’affaire Marine Le Pen : un séisme politique
L’affaire des assistants parlementaires du Front National (FN), désormais Rassemblement National (RN), occupe une place centrale dans les actualités cette semaine. Marine Le Pen, figure de proue du parti, est jugée pour détournement de fonds publics dans un système présumé d’emplois fictifs ayant causé un préjudice estimé à près de 7 millions d’euros au Parlement européen entre 2004 et 2016. Le parquet a requis une peine sévère : cinq ans de prison, dont deux ferme aménageables, une amende de 300 000 euros, ainsi que cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Si cette dernière mesure est appliquée, elle priverait Marine Le Pen de toute possibilité de se présenter à la présidentielle de 2027.
Une défense virulente
Marine Le Pen a réagi avec force en dénonçant un « scandale politique » visant à l’écarter de la vie publique et à affaiblir le RN. Selon elle, cette procédure judiciaire aurait pour seul but de priver les Français du choix de leur candidate en 2027. Elle s’appuie également sur la jurisprudence récente de François Bayrou, relaxé dans une affaire similaire, pour espérer un jugement favorable. Pourtant, les procureurs insistent sur son rôle central dans un système organisé visant à détourner des fonds européens au profit du parti d’extrême droite.
Une affaire au retentissement national
Cette affaire suscite une forte polarisation. Alors que les soutiens à Marine Le Pen dénoncent une interférence de la justice dans le jeu démocratique, d’autres y voient une réponse exemplaire aux dérives politiques. Avec un procès qui se poursuivra jusqu’à fin novembre et une décision attendue début 2025, l’avenir politique de Marine Le Pen et du RN est suspendu à ce jugement. En attendant, ce dossier agite le débat public et pourrait profondément influencer le paysage politique français.
Joe Biden autorise l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée
Cette semaine, Joe Biden a franchi un cap dans le soutien américain à l’Ukraine. Le Président sortant a donné son feu vert pour que l’Ukraine utilise des missiles à longue portée, répondant à une demande pressante de Volodymyr Zelensky. Ces missiles, comme les ATACMS, permettront à Kiev de frapper des cibles militaires stratégiques à l’intérieur du territoire russe, notamment des aérodromes et des infrastructures logistiques, hauts-lieux de préparation des attaques envers l’Ukraine.
Une réaction à l’escalade russe
Cette autorisation intervient dans un contexte d’intensification des hostilités. Moscou a récemment déployé des soldats nord-coréens dans la région de Koursk pour soutenir ses troupes. Face à cette escalade, Washington a répondu avec une décision forte. Le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a salué ce choix, affirmant que Biden « parle le langage que Poutine comprend ».
Une décision qui divise les alliés
Si certains alliés, comme la Pologne, soutiennent cette mesure, d’autres restent plus prudents. L’Allemagne, par exemple, continue de refuser la livraison de missiles à longue portée, craignant une escalade avec Moscou. Cette divergence souligne les tensions au sein des soutiens occidentaux de l’Ukraine, alors que Kiev espère un appui accru pour stabiliser sa position militaire. Tu peux retenir en prépa ECG que comme d’habitude, les européens sont divisés. C’est presque un leitmotiv !
Une course contre la montre
Cette décision survient à quelques semaines de la passation de pouvoir à Donald Trump, connu pour sa réticence à soutenir financièrement l’effort militaire ukrainien. Biden, de son côté, semble vouloir accélérer les livraisons d’armes et consolider un cadre d’aide durable, notamment en renforçant le rôle des alliés européens dans le soutien à Kiev.
Une étape cruciale pour Kiev
Pour l’Ukraine, l’utilisation de ces missiles pourrait être un atout décisif pour repousser les forces russes et dissuader Moscou de nouvelles frappes sur ses infrastructures critiques. Cependant, l’impact de cette décision sur l’évolution du conflit reste incertain, notamment en raison des tensions géopolitiques qu’elle pourrait exacerber. Cette annonce marque néanmoins un moment charnière dans le soutien occidental à l’Ukraine et dans l’équilibre des forces sur le terrain.
Législatives au Sénégal : une élection sous haute tension
La campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre au Sénégal s’est déroulée dans une ambiance tendue, marquée par des épisodes de violence. Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du Pastef, a galvanisé ses militants en appelant à « venger » les agressions subies par ses partisans. En réponse, l’opposition, menée notamment par Barthélémy Dias, maire de Dakar, a dénoncé des appels à la violence. Malgré ce climat, les violences ont été sporadiques et les élections se sont tenues dans le calme.
Un raz-de-marée pour le Pastef
Le Pastef, parti au pouvoir, a réalisé une performance écrasante, selon les résultats partiels rapportés par les médias. Avec une projection de plus des trois quarts des sièges de l’Assemblée, le duo Ousmane Sonko – Bassirou Diomaye Faye obtient désormais les moyens de concrétiser son agenda politique basé sur un « panafricanisme de gauche ». Ce raz-de-marée marque une étape décisive pour le Premier ministre Sonko, qui voit ses efforts récompensés après des mois de cohabitation conflictuelle avec l’ancienne majorité présidentielle.
Des défis économiques et sociaux
Malgré cette victoire, le gouvernement devra répondre à des défis majeurs. Le coût de la vie, le chômage dépassant 20 %, et l’exode de jeunes Sénégalais vers l’Europe restent des préoccupations clés. Les attentes sont immenses pour améliorer les conditions de vie, partager les revenus des ressources naturelles et transformer l’État. Le peuple sénégalais a donné sa confiance à Sonko et Faye pour mettre en œuvre ce programme ambitieux.
Une opposition fragmentée
En face, l’opposition, divisée et affaiblie, a perdu des bastions clés, notamment à Dakar. Malgré les accusations de « fraude massive » portées par certains, aucun incident majeur n’a été rapporté. Ces résultats confirment la tendance des électeurs sénégalais à aligner leurs choix entre présidentielle et législatives, donnant une légitimité renforcée au pouvoir en place.
Avec une majorité qualifiée, le Pastef dispose désormais de tous les outils nécessaires pour impulser une transformation profonde, mais la pression reste forte pour répondre rapidement aux attentes populaires. Ces législatives marquent un tournant pour le Sénégal, où les enjeux économiques et sociaux prennent une place centrale dans l’agenda politique.
La COP29 : une conférence aux enjeux multiples
La COP29, qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre, s’ouvre dans un climat particulièrement tendu. L’élection récente de Donald Trump aux États-Unis, promettant de ralentir la transition énergétique et de relancer la production d’énergies fossiles, a porté un coup dur aux ambitions climatiques mondiales.
L’Azerbaïdjan, hôte controversé
Le choix de l’Azerbaïdjan pour accueillir cette conférence a suscité de nombreuses critiques. Pays autoritaire et grand exportateur d’énergies fossiles, l’Azerbaïdjan a été accusé d’instrumentaliser la COP pour des intérêts personnels. Lors de son discours d’ouverture, le président Ilham Aliev a défendu les hydrocarbures comme un « cadeau de Dieu », tout en promettant un soutien à la transition verte. Ces déclarations, jugées contradictoires, ont renforcé les appels au boycott, notamment de la France, qui n’a pas envoyé de représentant ministériel cette année.
Le financement climatique au cœur des discussions
La question du financement pour les pays en développement est au centre des débats. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a exhorté les participants à trouver un accord pour éviter que les pays les plus vulnérables ne repartent « les mains vides ». Les pays africains, en particulier, ont rappelé leur faible contribution aux émissions globales mais leur exposition disproportionnée aux impacts climatiques.
Des annonces ambitieuses et des tensions
Malgré les tensions, certaines nations ont profité de la COP pour annoncer des engagements ambitieux. Le Royaume-Uni, par exemple, a promis une réduction de 81 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035. Cependant, l’absence des États-Unis et les critiques envers l’Azerbaïdjan ont obscurci les progrès potentiels.
Un appel à la justice climatique
La COP29 est marquée par des appels pressants à la justice climatique. Les pays en développement exigent une responsabilité partagée mais différenciée, rappelant que les promesses de financement des grandes puissances restent largement non tenues. Cette conférence pourrait bien être un test décisif pour mesurer la capacité des nations à surmonter leurs divergences et à agir collectivement face à l’urgence climatique.
Il reste encore une semaine pour que les pays avancent sur des engagements concrets et ambitieux. Nous ferons un point complet sur les résultats lors de notre prochain récapitulatif.
Entre la COP29, les législatives au Sénégal, l’affaire Marine Le Pen, et les décisions stratégiques autour de l’Ukraine et du Mercosur, cette semaine a été riche en rebondissements. Ces événements, aux enjeux majeurs, donnent matière à réfléchir et à débattre. Reste connecté, on se retrouve lundi prochain pour un nouveau point sur les actualités qui font bouger le monde !
Si cette série te plaît, n’hésite pas à consulter notre récap’ de la semaine du 4 novembre au 10 novembre 2024 !
Pour en savoir plus sur la COP16 autour de la biodiversité, consulte notre récap’ de fin octobre juste ici.