Tu es en prépa ECG et tu te demandes à quoi ressemble la vie en école et surtout après une Grande Ecole de commerce ? Tu es au bon endroit ! PrépaECG réalise pour toi des interviews d’alumni et d’étudiants aux parcours exceptionnels, qui te donnent de précieux conseils pour réussir ton parcours.
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Dans cet épisode : retrouve l’interview de Maxence, ancien prépa ECS, alumni HEC et analyste chez Carbon4 Finance.
Hello Maxence ! Merci d’avoir accepté cette interview. Pourrais-tu présenter rapidement ton parcours depuis le lycée ? Tu fais partie de ces 400 étudiants par an qui sont parvenus à intégrer la toute meilleure école de commerce de France ! Quel est ton background scolaire ?
Salut ! Je m’appelle Maxence, j’ai 24 ans et je suis diplômé d’HEC Paris depuis avril. J’ai fait mon lycée dans une petite ville du département du Nord, à mi-chemin entre Lille et Dunkerque. Dans les Flandres françaises, les professeurs encourageaient rarement les élèves à faire une classe préparatoire. Résultat : à la sortie de la terminale en 2018, je faisais partie des rares élèves à choisir la prépa. Dans mes souvenirs, je pense qu’on a été moins de 10 à choisir ces études sur près de 150 élèves.
J’ai toujours été un bon élève, dans les 5-10 premiers de ma classe, tout en travaillant très raisonnablement (rarement plus d’une heure par soir). Ma grande chance a été d’être dans un lycée tranquille, dans une petite classe (nous étions moins de 25 en terminale). J’y ai vécu de très belles années, j’étais très bien entouré de mes amis d’enfance. À ce moment de ma vie, j’avais vraiment envie de me prouver que j’étais capable de faire une classe prépa, et j’ai été encouragé par une partie de ma famille qui a été d’un soutien infaillible.
Je suis donc arrivé à Saint Jean de Douai en 2018 et ce fut le commencement de deux de mes meilleures années de ma vie.
Justement, comment tu as vécu tes deux ans de prépa ? Tu visais uniquement HEC ? Comment tu as réussi à surmonter la pression ?
J’ai adoré mes années de prépa. Ce qui m’a vraiment marqué, ce fut la forte entraide qu’il y avait entre nous, et j’y ai forgé des amitiés extraordinaires. Cela fait maintenant plus de quatre ans que j’en suis sorti, mais je vois encore très régulièrement les amis que je m’y suis fait. Nous avons tous pris des chemins très différents, en banque, en cabinet de conseil, en entreprise ou à monter sa propre entreprise, mais on se retrouve toujours autour d’un verre pour parler de nos dernières aventures.
Au départ, j’étais loin d’être parmi les premiers de ma prépa : au premier concours blanc, je me souviens même très précisément être arrivé 75e du concours blanc (sur 200). Pas nul mais pas fou. Après quelques mois à éprouver plusieurs méthodes de travail, j’ai finalement réussi à trouver une façon de travailler qui m’a accompagné pendant le reste de ma scolarité. Elle m’a permis de développer mes points forts (Mathématiques et Géopolitique surtout), tout en maintenant un niveau moyen dans d’autres matières (Anglais et Espagnol, ma phobie…).
J’ai jamais visé HEC. Je savais que j’étais dans une bonne prépa, et que j’avais plutôt un bon niveau, donc je me donnais au départ le Top 5 comme objectif. Voyant mes progrès en Mathématiques et Géopolitique, j’ai commencé à espérer le Top 3, mais pour être honnête, emlyon et EDHEC c’était déjà très honnête.
C’est bien de se fixer des objectifs, mais je pense que ma priorité c’était surtout de tout donner, et de ne rien regretter. Peu importe les résultats, je savais qu’au final c’était le chemin qui comptait plus que l’arrivée. Et l’histoire m’a donné raison : je suis bien entendu très heureux d’avoir décroché HEC, mais ce que je retire le plus de mon expérience, c’est surtout la super bande de copains et un défi donné à moi-même qui a changé ma vie.
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Peux-tu raconter aux prépas qui nous lisent la vie à HEC ? Quel a été ton parcours en école, tes assos, tes échanges, comment se passe la vie sur le campus… On veut tout savoir !
Je vais peut-être aller à contre-courant de ce que je suis sensé écrire dans un article de motivation, mais mon passage HEC n’a pas été des années très faciles pour moi. Comparé à la prépa où nous sommes très suivis, bien conseillés, et bien entourés, je me suis retrouvé un peu perdu dans cette grande école où les cours prenaient une place minime et où il fallait commencer à penser à son futur. Quand vous avez été dopé aux concours pendant deux ans (ou trois), il vient légitimement la question du « et après ? ».
Durant mes études à HEC, j’avais énormément d’énergie, peu d’argent, mais la volonté de découvrir plein de choses. Et pour ça, les grandes écoles sont géniales : elles t’offrent tellement de possibilités que tu ne sais plus vraiment où donner de la tête. À HEC par exemple, tu peux choisir entre des centaines de destinations internationales, t’inscrire dans l’un des dizaines de sports proposés, t’investir dans l’une des centaines d’associations du campus…
Si tu en as la volonté, tu peux faire une licence de sociologie, de droit, tu peux partir en double diplôme avec SciencesPo, Les Mines, faire l’ENA même ! C’est à la fois une chance inouïe mais aussi un peu perturbant, au moins au début.
Mais avec un peu de recul désormais, je suis immensément reconnaissant d’avoir fait ce choix, et d’avoir eu la chance d’intégrer une grande école. Parce qu’avoir toutes ces opportunités est très formateur, et vous découvrirez plus sur vous-même que jamais auparavant. Vous ne rencontrerez jamais autant de monde, avec des parcours très différents et des motivations très différentes. Ça fera la richesse de votre parcours, et personnellement, ça m’a forcé (et aidé) à me construire ma propre voie et découvrir ce que j’aimais vraiment.
L’école, c’est aussi les stages. Comment tu as trouvé tes stages et tu as construit ton réseau ? C’est une question que se posent beaucoup d’étudiants une fois rentrés en école !
En arrivant à HEC, j’avais aucun réseau professionnel, et je connaissais à peine quelques cousins éloignés en Ile-de-France (le reste de ma famille vivant de le Nord). Pour autant, j’ai eu aucune difficulté à trouver mes stages et à construire un réseau professionnel.
D’abord car toutes les écoles mettent des moyens considérables dans l’insertion professionnelle : chaque année des grands forums sont organisés, directement sur le campus, où vous pouvez déposer directement vos CV aux employeurs (dans le cas d’HEC, les « Carrefours »). Il n’est pas rare de sortir de ces évènements avec 3-4 entretiens de planifiés !
Aussi, il faut bien avoir en tête qu’il existe un certain entre-soi pour la passation de stage : il est extrêmement fréquent qu’une entreprise ait des stages de 6 mois réservés aux étudiants de grande école. Parfois, les stages se « passent » d’une génération à l’autre d’étudiants d’une école, même si cela devient plus rare pour des questions d’équité (heureusement d’ailleurs).
En tous cas, sachez qu’il y a des groupes de promos où, dans les périodes les plus importantes, sont postés plus de 5 offres de stage par jour. Aussi, les anciens stagiaires sont toujours très disponibles pour répondre à vos questions, qu’ils soient de votre école ou non, et il existe même des plateformes propres aux écoles où les étudiants doivent publier leur retour d’expérience (salaire, charge de travail, recommandation…).
Bref, si vous vous entêtez un minimum (les périodes de recherche restent stressantes), vous trouverez forcément un stage. L’effet « école » sur le CV est puissant : en venant d’une grande école, l’employeur vous accorde généralement au moins un entretien. La suite, c’est à vous de jouer ! C’est vrai pour HEC, mais aussi pour tout le top10.
Les stages sont loin derrière toi désormais : tu es alumni depuis plusieurs mois déjà. Peux-tu nous présenter ton métier ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de choisir cette voie ?
Je travaille depuis maintenant 8 mois à Carbon4 Finance, où je suis Analyste Climat. Mon rôle est d’analyser le portefeuille d’investissement de nos clients, des banques par exemple, et de donner un score d’alignement avec les objectifs climatiques.
C’est un métier passionnant, qui aligne Finance et Climat. Je fais des horaires tout à fait raisonnables (9h30 – 18h30) et je suis payé environ 2700 euros net par mois (primes incluses). Je suis moins payé en moyenne que certains de mes amis, mais j’avais à cœur d’avoir un métier qui ait un minimum d’impact, en tout cas à mon sens. C’est suffisant pour moi pour vivre confortablement et rembourser mon prêt.
J’ai toujours été curieux des sujets climatiques, mais c’est vraiment durant mes études à HEC où j’ai commencé à m’intéresser en long et en large au sujet, et c’est comme ça que j’ai décidé de m’investir dans cette voie. C’est devenu ce qui me motivait : j’avais envie de contribuer à une cause qui me dépassait.
J’étais content de me dépasser pendant toutes ces dernières années, mais j’étais très heureux de trouver une cause sur laquelle m’engager, qui me fasse lever tous les matins. Pour trouver cette chose, tentez. N’écoutez pas les idées préconçues : il n’y a que vous qui pourrez décider de ce à quoi votre vie pourra ressembler. Et il n’y a que l’expérience et des tentatives, parfois ratées, qui pourront vous guider. Certains, en entrant en école, savent déjà où ils veulent aller, pour d’autres, il faut attendre plusieurs années après le diplôme. Mais ce n’est jamais un problème en soi, car le chemin parcouru vaut tous les détours que vous pourrez avoir.
Ce qui est exceptionnel, c’est qu’une fois entré en grande école, vous pourrez toujours garder les portes ouvertes à des voies très différentes. Il n’y a pas de sens à se morfondre trop vite sur son futur, parce qu’il s’écrit au fur et à mesure de vos choix et de vos rencontres. Mon conseil c’est de rester ouvert aux opportunités, ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort, et continuer à rencontrer pleins profils différents. Ça vous changera peut-être la vie.
Merci pour toutes ces réponses Maxence, je suis convaincu qu’elles aideront un maximum d’étudiants qui se posent des questions sur leur futur. Peut-être un dernier conseil que tu aimerais donner à tous les prépas ECG qui nous lisent avant de se quitter ?
N’abandonnez pas. Donnez le maximum tout en vous respectant et donnez-vous les moyens de réussir. Parfois, au quotidien, on peut être perdus et découragés dans ce qu’on fait, on perd un peu la motivation. C’est normal. Dans ces moments-là, il faut garder la tête haute et continuer à tout donner, car, je vous le promets, vous vous remercierez plus tard. Courage, et surtout : pas de regrets. Soyez tendres avec vous-mêmes mais mettez-vous au défi car vous avez une énergie au fond insoupçonnable.
Sur une note plus engagée, j’aimerais vous dire que les grandes écoles sont aussi un moyen excellent de pouvoir s’engager à haut niveau dans une cause qui vous passionne. Faites de votre parcours pas seulement une réussite personnelle mais aussi un moyen de pouvoir changer notre monde, qui en a bien besoin. Déchirez-vous sur vos copies de maths non seulement pour avoir une bonne note, mais aussi pour que demain vous puissiez être la personne qui décidera s’il faut continuer à investir dans des mines à charbon ou dans des éoliennes.
Continuez à bafouiller votre anglais pour qu’un jour peut-être vous puissiez participer à des réflexions à l’ONU. Apprenez durement vos leçons d’économie pour pouvoir un jour rapatrier 1 000 emplois en France. Faites-vous confiance, car avec la volonté et de la patience, tout est possible. Courage, vous pouvez déjà être fiers de vous.
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