L’épreuve de synthèse de texte du concours ESCP 2024 est un exercice exigeant qui nécessite une préparation rigoureuse. Le jury a relevé plusieurs erreurs fréquentes et donné des recommandations essentielles pour les candidats. Ce rapport se concentre sur la manière d’aborder efficacement la synthèse en tenant compte des exigences spécifiques de l’épreuve, en s’appuyant sur une bonne compréhension des textes, une confrontation pertinente des idées, et une gestion rigoureuse du nombre de mots.
Première étape : lire en profondeur les textes
La première étape essentielle dans la réussite de la synthèse consiste à lire attentivement et longuement les textes. Le jury insiste sur l’importance d’aller au-delà d’une simple lecture en surface pour saisir les sens cachés, notamment l’ironie ou les nuances que l’auteur peut apporter. Il est crucial de comprendre non seulement les arguments explicites des auteurs, mais aussi de saisir le contexte de pensée dans lequel s’inscrivent ces arguments. Par exemple, comprendre l’ironie d’un texte ou la complexité d’une pensée historique permet d’éviter des erreurs d’interprétation grossières. L’un des pièges les plus fréquents est de comprendre l’inverse de ce que l’auteur défend ou de réduire son propos à un simple slogan, ce qui dénature le message.
Les candidats doivent également différencier le discours de l’auteur du discours rapporté. Par exemple, un auteur peut évoquer les idées d’un groupe sans nécessairement partager ces opinions. C’est souvent le cas dans les analyses historiques où des idées sont mentionnées sans être soutenues. Le jury mentionne spécifiquement le cas d’Alexandre de Vitry, qui évoque les révolutionnaires sans adopter leurs points de vue.
Seconde étape : la formulation de la problématique
Une autre recommandation clé concerne la formulation de la question initiale. Cette question doit permettre une confrontation efficace des trois textes. Le jury conseille d’opter pour une interrogation totale plutôt que partielle. Cette approche encourage une analyse globale des trois textes et permet d’éviter une simple juxtaposition d’idées. Il est judicieux de commencer chaque paragraphe avec une phrase synthétique, idéalement formulée sous forme de question, pour introduire chaque aspect à comparer ou à confronter.
Lors de la rédaction de la problématique, il est essentiel de s’assurer qu’on confronte véritablement les idées des trois auteurs en identifiant ce qu’ils ont en commun et ce qui les distingue. Le jury insiste sur la nécessité d’expliciter clairement les écarts et les rapprochements entre les arguments des auteurs. De plus, il est important de ne pas se concentrer excessivement sur un seul texte au détriment des autres. Une synthèse déséquilibrée, qui mettrait trop l’accent sur un auteur pour ensuite confronter les deux autres à ce point de vue, est mal vue par le correcteur.
Il faut également veiller à ne pas se focaliser sur des problématiques historiques propres au premier texte, ce qui peut fausser la perspective d’ensemble. En outre, la structuration des arguments doit refléter la diversité des idées des trois auteurs et éviter les répétitions sous différentes formes.
Troisième étape : Une rédaction claire, fidèle et de bonne longueur
L’expression doit être particulièrement soignée dans cet exercice. Le jury insiste sur le fait que la restitution des idées des auteurs doit être claire, rigoureuse et fidèle à leurs positions. Cela implique de ne pas ajouter de jugement personnel ou de distorsion dans la présentation des idées. Chaque auteur doit être présenté avec trois arguments distincts, et non pas un seul argument décliné de trois façons différentes.
Le respect du nombre de mots est une autre exigence incontournable. Le jury exige que le décompte final soit clairement indiqué avec une barre de mots toutes les 50 unités. Tout mensonge dans ce décompte est sévèrement puni. Pour éviter de perdre des mots inutiles, il est déconseillé de mentionner les titres des ouvrages. Les noms d’auteurs compte comme un seul mot. Par exemple, « Alexandre de Vitry » compte comme un seul mot.
Enfin, il est primordial de faire attention à l’orthographe des noms des auteurs et de ne pas commettre de confusion sur leur identité, comme confondre un homme avec une femme, ce qui est très mal vu par le jury.
La qualité de l’expression est également un critère d’évaluation important. Le jury insiste sur la nécessité d’une expression soignée pour restituer de manière claire et précise la pensée des auteurs. La restitution doit rester scrupuleuse et nuancée, sans jugements personnels. Toute forme de subjectivité ou de déviation interprétative est mal vue dans cet exercice de synthèse. Il est essentiel de retranscrire la pensée des auteurs avec une grande rigueur, en respectant leurs nuances et leurs positionnements respectifs.
Le rapport du jury 2024 sur la synthèse de texte ESCP met en avant plusieurs critères clés : une lecture approfondie pour comprendre les subtilités des textes, une formulation rigoureuse des questions pour structurer l’analyse, une confrontation équilibrée des idées, et une gestion précise du nombre de mots. En suivant ces recommandations, les candidats pourront éviter les erreurs fréquentes et maximiser leurs chances de réussite dans cette épreuve exigeante.